L’activiste Younes Benkhdim placé en garde à vue à Rabat

30 janvier 2020 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Deux activistes, Nabil Belkabir et Younes Benkhdim, ont été interpellés le mardi 28 janvier à Rabat, alors qu’ils prenaient part à "Felsafa f zen9a"(philosophie dans la rue), un rendez-vous de débat ouvert à tous sur la place publique. Le sujet à l’ordre du jour était la détention politique.

Des deux activistes interpellés, seul Nabil Belkabir rentrera chez lui le même jour. Younes Benkhdim, quant à lui, a été "placé en garde à vue", selon plusieurs militants et acteurs associatifs, dont Youssef Raissouni, membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).

Après sa libération, Nabil Belkabir a expliqué que la discussion s’est faite en une heure avec la participation d’une soixantaine de personnes. Au cœur des échanges, la question de la détention politique, de la situation de la démocratie et du resserrement de l’étau autour de la liberté d’expression au Maroc. "Tout se passait bien jusqu’au moment où un policier a agressé physiquement Younes Benkhdim, le modérateur et initiateur du débat ", explique-t-il.

"J’ai essayé d’interférer pour calmer la situation, mais on a finalement tous les deux été embarqués au poste de police", ajoute l’activiste membre de Tilila, une structure qui promeut "la construction de l’esprit critique et du savoir collectif essentiels à une société autonome, émancipée et solidaire", rapporte Telquel.

Pour l’heure, Nabil Belkabir avoue ne pas comprendre les raisons pour lesquelles on les a arrêtés, alors qu’ils ne faisaient que "discuter, échanger sur des questions d’intérêt public". Il affirme que récemment, l’activiste Younes Benkhdim a "entrepris une tournée dans plusieurs villes pour discuter de la détention politique, lorsqu’il a été interpellé, puis relâché à Agadir".

Younes Benkhdim est fortement soutenu sur les réseaux sociaux, par plusieurs militants et journalistes comme Omar Radi, poursuivi en état de liberté provisoire pour "outrage à magistrat". Younes Benkhdim, lui, est officiellement en garde à vue.

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Sujets associés : Rabat - Liberté d’expression - Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) - Garde à vue - Arrestation

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