Affaire Belliraj : Comparution de Benmoussa et Naciri ?

1er juin 2008 - 12h55 - Maroc - Ecrit par : L.A

La défense de Abdelhafid Sriti, le correspondant de la chaîne satellitaire Al Manar au Maroc en détention préventive depuis trois mois, dans le cadre du réseau Belliraj, aura-t-elle gain de cause ?

Entendus mardi dernier par le juge d’instruction Chentouf, Sriti et ses avocats ont réitéré une demande contenue dans un mémoire déposé auprès de l’instruction. « Nous avons demandé la comparution en tant que témoins des ministres de l’Intérieur et de la Communication qui semblent détenir des informations au sujet de notre client. Chakib Benmoussa avait déclaré dans une interview accordée à Jeune Afrique que M. Sriti était impliqué dans des actes délictueux terroristes. Khalid Naciri a confirmé ces mêmes éléments sur les colonnes d’un quotidien national. Nous voudrions que ces deux personnes viennent témoigner de ce qu’elles savent exactement devant le juge d’instruction et qu’elles nous donnent des éléments d’informations qui nous sont jusque-là inconnus », explique le Bâtonnier Abderrahim Jamaï, l’un des avocats du journaliste de cette télévision proche du Hezbollah.

On s’en souvient, Benmoussa accordait le 5 mars dernier, c’est-à-dire quelques jours après l’arrestation du réseau Belliraj et des six politiques, une longue interview à l’hebdomadaire à vocation internationale, Jeune Afrique. A l’interviewer du ministre de l’Intérieur qui cherchait à en savoir plus sur l’implication de Sriti, correspondant de la chaîne Al Manar, Benmoussa répondit ceci : « Ce n’est pas sa qualité de journaliste ni le média où il travaille qui sont mis en cause mais son implication dans un certain nombre de projets délictueux ».

En plus de la demande de comparution des ministres de l’Intérieur et de la Communication en leur qualité de témoins, la défense de Sriti a déposé un mémoire pointant toutes les décisions jugées arbitraires par les avocats des politiques de ce dossier, Moatassim, Marouani, Regala, Labada, Sriti et Najibi.

Ce mardi 27 mai, dans un bureau de la cour d’appel de Salé, le juge d’instruction procédait à l’audition de Abdelhafid Sriti. A la première question de savoir s’il est prêt à répondre aux interrogations du juge Chentouf, le correspondant de la chaîne de télévision Al Manar aurait dit sa disposition à répondre à toutes les questions pour peu que sa défense et lui aient copie du dossier d’instruction. « Ni mes avocats ni moi n’avons eu copie du dossier pour pouvoir préparer ma défense. Mon droit à un procès équitable n’est pas respecté », aurait affirmé A. Sriti devant le juge d’instruction.

L’audition aurait duré un peu plus d’une heure avant de s’achever sur un échange plutôt tendu entre la défense et le juge d’instruction. « Avez-vous conscience que nos clients risquent plusieurs fois la peine de mort au regard des chefs d’inculpation qui leur ont été signifiés alors qu’ils ne savent toujours pas pourquoi ils sont en prison ? », a lancé A. Jamaï au juge Chentouf qui doit de nouveau écouter Sriti et Najibi, ce militant du PSU et activiste de l’AMDH, le 10 juin prochain.

Le 18 février dernier, l’opinion publique et la classe politique apprenaient avec stupeur le démantèlement du réseau Belliraj et l’arrestation des dirigeants de Badil Al Hadari et Haraka Min Ajli Oumma. Depuis trois mois, les six politiques sont en détention préventive à la prison de Salé sans jamais avoir eu le droit d’obtenir les copies du dossier d’accusation.

Source : Libération - Narjis Rerhaye

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