Affaire Hedi : le policier reste en prison

4 août 2023 - 15h00 - France - Ecrit par : S.A

La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a prononcé, jeudi 3 août, le maintien en détention provisoire du policier de la brigade anticriminalité (BAC), soupçonné de violences à l’encontre d’Hedi, un jeune homme de 22 ans, dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet, lors des émeutes à Marseille.

Jeudi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a suivi la réquisition du parquet général en prononçant le maintien en détention de l’agent soupçonné avec trois collègues d’avoir gravement blessé Hedi, jeune homme de 22 ans, lors des émeutes à Marseille, rapporte franceinfo. La victime était absente à l’audience à cause des lourdes séquelles causées par le terrible déchaînement de violences policières. « Il était tellement épuisé ce matin qu’il était incapable de se lever », a regretté son avocat Jacques-Antoine Preziosi, avant de se féliciter de la décision de justice. « La justice passe et il faut la laisser faire son travail. La police doit assumer cette incarcération qui va dans le sens de la justice. »

À lire :Abdelkarim et Mohamed, victimes de violences policières à Marseille

Après des dénégations mensongères, le policier a fini par reconnaître avoir effectué un tir de LBD contre Hedi, qui, selon lui, avait « armé son bras poing fermé pour jeter un objet » dans la direction des agents. Sa « dénégation fallacieuse » initiale a jeté « le discrédit sur l’ensemble de ses propos », a estimé le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. « Le policier a avoué, nous avons enfin des aveux, qu’il était le tireur de LBD. C’est lui qui a tiré sur Hedi. Jusqu’à présent, tout le monde niait, a déclaré Jacques-Antoine Preziosi. Il est coupable d’avoir encore menti. Il raconte des choses complétement incohérentes et raconte des histoires sur un ton miséreux. »

À lire :Jalil, 15 ans, éborgné par la police : « Ça a touché le cerveau » (vidéo)

Le 20 juillet, quatre policiers de la BAC de Marseille avaient été mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours, aggravées par trois circonstances en ce qu’elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d’une arme et par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions ». Seul l’agent qui est soupçonné d’être à l’origine d’un tir de LBD a été placé en détention. Les trois autres policiers ont été placés sous contrôle judiciaire avec « interdiction d’entrer en contact avec les coauteurs, la victime et les autres protagonistes, et interdiction d’exercer l’activité professionnelle de fonctionnaire de police ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Marseille - Violences et agressions

Aller plus loin

Abdelkarim et Mohamed, victimes de violences policières à Marseille

Blessé grièvement à l’œil lors des émeutes qui ont eu lieu à Marseille (Bouches-du-Rhône) à la suite de la mort de Nahel, adolescent de 17 ans, tué par la police fin juin,...

Jalil, 15 ans, éborgné par la police : « Ça a touché le cerveau » (vidéo)

Jalil, 15 ans, a été éborgné par des policiers à Chilly-Mazarin, en Essonne, dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet où des casses ont été enregistrées en réaction à la mort de Nahel,...

Mort de Mohamed Bendriss à Marseille : une vidéo incrimine la police

Une vidéo réalisée par un témoin montre comment Mohamed Bendriss, un jeune homme de 27 ans, a été tué d’un tir de Flash-ball à Marseille dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet, en...

Marseille : la mort troublante de Mohamed B.

Mohamed B., un livreur Uber, a été tué dans la nuit de samedi à dimanche lors des émeutes dans le centre de Marseille. Sa famille demande l’ouverture d’une enquête pour élucider...

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Des ennuis judiciaires pour deux anciens ministres (15 milliards de DH en jeu)

L’Association marocaine de la protection des deniers publics vient de déposer une plainte devant la justice contre deux anciens ministres de la Jeunesse et des sports et d’autres responsables pour avoir dilapidé environ 15 milliards de dirhams.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Ali B : un nouvel abum pour faire oublier ses ennuis judiciaires

Après avoir été éclaboussé par une affaire d’agressions sexuelles sur des candidates de l’émission The Voice of Holland, le rappeur néerlandais d’origine marocaine Ali B préparerait son retour sur la scène musicale. Il serait sur le point de sortir un...

Réaction de la mère d’Achraf Hakimi après les accusations de viol

La mère du latéral droit marocain du PSG, Achraf Hakimi, a réagi aux accusations de viol portées par une femme de 24 ans contre son fils. Cette semaine, le joueur a été mis en examen par la justice.

Le chanteur Adil Miloudi recherché par la police

Le célèbre chanteur marocain Adil El Miloudi est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour avoir, dans une vidéo, menacé des fonctionnaires de police.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...