L’Algérie craint de perdre la guerre contre le Maroc

1er décembre 2021 - 20h00 - Monde - Ecrit par : S.A

Les tensions se sont intensifiées entre le Maroc et l’Algérie, et ont atteint un point de non-retour avec notamment la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, la fermeture de l’espace algérien à tous les avions marocains. À l’étape actuelle, le voisin de l’Est n’écarte pas la possibilité de faire la guerre contre le royaume.

« L’Algérie ne veut pas la guerre avec le Maroc, mais elle est prête à la faire », croit savoir le journal L’Opinion dans certains milieux proches de l’armée algérienne. « S’il faut la faire, c’est aujourd’hui, car nous sommes militairement supérieurs à tous les niveaux et ce ne sera peut-être plus le cas dans quelques années », indique une source. À en croire cette source, le soutien d’Israël au Maroc préoccupe les Algériens. « […] Cela va changer la donne, dans un délai que l’on estime à trois ans », estime-t-elle.

À lire : Maroc-Israël : l’Algérie réagit à la coopération militaire

Ces conflits sont dus à divers facteurs, les principaux étant la question du Sahara et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. L’Algérie reste un soutien indéfectible du Polisario — mouvement qui réclame l’indépendance du Sahara — contre le royaume qui affirme que c’est une partie de son territoire. « Vu d’Alger, le facteur déclencheur d’un conflit serait la volonté du roi Mohammed VI de prendre le contrôle de l’ensemble du Sahara Occidental, au-delà du mur de sable », fait-on savoir. La réalisation de cet exploit « serait une humiliation » pour les Algériens.

À lire : Maroc-Algérie : les militaires marocains prêts à la guerre

Les avis sont toutefois partagés. « Militairement, nous sommes très supérieurs aux Marocains », avance un interlocuteur. Ce serait en particulier le cas en ce qui concerne les forces terrestres. « L’armée de terre, c’est le défaut de la cuirasse marocaine. La monarchie s’est toujours méfiée d’elle, par peur d’un coup d’État. Contrairement à l’aviation ou à la marine, l’armée de terre, c’est le petit peuple », poursuit-il. L’autre fait qui a exacerbé les tensions entre Rabat et Alger est l’assassinat de trois camionneurs algériens qui circulaient au Sahara le 1ᵉʳ novembre dernier.

À lire : L’Algérie met en garde le Maroc contre une déstabilisation de sa sécurité intérieure

S’agissant des relations entre le Maroc et Israël, l’Algérie ne cesse d’exprimer de vives inquiétudes. Lors de la visite historique du ministre israélien de la Défense à Rabat, les deux pays ont signé nouveaux accords militaires. De quoi fait réagir le voisin de l’Est. « Dès lors qu’il s’agit de la visite du ministre israélien de la Défense au Maroc, c’est l’Algérie qui est visée », a réagi Salah Goudjil, président du Conseil de la nation algérienne. Et d’ajouter : « Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l’Algérie. Aujourd’hui, les choses sont claires avec la visite du ministre de la Défense [israélien] au Maroc, après celle effectuée par le ministre des Affaires étrangères […]. Ce dernier avait menacé l’Algérie à partir du Maroc et il n’y a eu aucune réaction du gouvernement marocain ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Algérie - Diplomatie

Aller plus loin

L’Algérie profère de graves accusations contre le Maroc et Israël

À Stockholm, Mounia Boumaiza, ambassadrice de l’Algérie à Vienne, a lancé de graves accusations contre le Maroc et Israël lors de la 28ᵉ réunion du conseil des ministres de...

Saïd Chengriha menace ses « ennemis » marocains

L’Algérie n’est pas près de renoncer à ses attaques verbales contre le Maroc. Le général de Corps d’armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP)...

Paris : un rassemblement d’Algériens se transforme en manifestation contre le Maroc

À Paris, une manifestation de soutien à l’unité de l’Algérie et de son régime a pris l’allure d’une attaque contre le Maroc et le roi Mohammed VI.

Un parfum de « guerre froide » entre le Maroc et l’Algérie

La situation délicate au Sahel et la guerre en Libye, facteur de la crise sécuritaire qui secoue le Maghreb, oblige le Maroc et l’Algérie à renforcer leurs dispositifs...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc-Israël : deux ans de relations fructueuses, selon Alona Fisher-Kamm

Mardi a été célébré le deuxième anniversaire de la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Une occasion pour Alona Fisher-Kamm, cheffe par intérim du bureau de liaison de Tel-Aviv à Rabat, de faire le bilan de ce rapprochement.

Les MRE confrontés à un durcissement des conditions d’envoi de fonds depuis l’Europe

Face au durcissement des autorités européennes sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri appelle à une action diplomatique d’envergure.

Le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères attendu au Maroc

Le sommet des pays signataire des Accords d’Abraham qui se tiendra au mois de mars pourrait connaître la participation d’Eli Cohen, le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères.

Youssef Amrani officiellement ambassadeur du Maroc auprès de l’UE

Nommé en octobre 2021 par le roi Mohammed VI au poste d’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Youssef Amrani aurait reçu en cette fin d’année, l’accord des instances européennes pour démarrer sa mission.

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.

Maroc : pressions pour rompre les relations avec Israël

Alors que Israël intensifie sa riposte contre le mouvement palestinien du Hamas, de nombreux Marocains multiplient les appels à rompre les relations diplomatiques entre le Maroc et l’État hébreu. Au Maroc, de nouvelles manifestations ont été organisées...

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.