Ben Barka : Les socialistes réclament la vérité sur sa disparition

16 février 2004 - 11h37 - France - Ecrit par :

Les socialistes marocains ont saisi jeudi 12 février 2004 une instance officielle du royaume pour tenter de faire établir la vérité sur la disparition de l’opposant Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris, a-t-on appris à Rabat.

Mohamed El Yazghi, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale), a déposé trois dossiers relatifs aux "années de plomb", dont celui de l’ancien leader socialiste Ben Barka, auprès de la nouvelle instance Equité et reconciliation qui relève du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH, gouvernemental).

Le premier secrétaire a indiqué que les deux autres dossiers déposés concernent Omar Benjelloun, un dirigeant historique de l’USFP dont l’assassinat en 1975 à Casablanca a été imputé à un mouvement islamiste, et un attentat au colis piégé dont il a lui-même été victime en 1973, subissant de graves blessures dont il porte les cicatrices.

L’opposant marocain Mehdi Ben Barka a été enlevé en 1965 à Paris et, selon toute vraisemblance, assassiné. Mais l’affaire n’a jamais été élucidée, malgré divers témoignages et de multiples recours introduits au Maroc comme en France.

L’association de la Jeunesse (Chabiba) de l’USFP a de son côté déposé un autre dossier relatif à la mort de Mohamed Grina en 1979 à Casablanca, a ajouté M. Yazghi. L’USFP soutient que ce jeune étudiant a été tué sous la torture dans un commissariat après une manifestation.

"Les responsables de l’instance Equité et reconciliation nous ont exprimé leur ferme volonté d’accomplir leur devoir et d’apporter toute la vérité sur les dossiers déposés", a assuré Mohamed Yazghi, qui est ministre de l’Environnement, après avoir accompli sa démarche.

"L’objectif essentiel de la création de cette instance est de faire toute la lumière sur un passé diffficile au Maroc marqué par de sérieuses violations des droits de l’Homme", a ajouté le patron de l’USFP, en se référant à un discours du roi Mohammed VI prononcé à l’occasion de la mise en place de cet organisme le 7 janvier dernier.

L’instance "Equité et réconciliation" a été chargé de régler les dossiers des assassinats, disparitions forcées et nombreuses violations des droits de l’Homme des "années de plomb" (1960-1990) au Maroc. La publication des résultats de ses travaux est prévue vers la fin de 2004.

AFP

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