« Ici, on peut être en maillot de bains et à l’abri des regards », explique à Europe 1 Souaida, mère de famille, adepte de ce concept de location depuis des années venue se baigner dans une piscine privée dans une maison de Lampertheim, près de Strasbourg (Bas-Rhin) avec sa sœur Imen. Ces deux sœurs musulmanes déboursent 30 euros/l’heure pour louer cette piscine chez Betty Reibel. Même si le coût est élevé, elles préfèrent se baigner dans une piscine privée, le port du burkini étant interdit dans les piscines publiques. « C’est vraiment que ça coûterait moins cher d’aller dans une piscine publique, mais c’est ce cadre privé qui nous attire et le fait de pouvoir porter n’importe quelle tenue ».
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Outre les femmes musulmanes, les femmes juives contactent aussi Betty Reibel. « La question qu’on me pose le plus souvent c’est : est-ce qu’il y a un vis-à-vis ? Est-ce qu’on peut nous voir ? » rapporte celle qui est inscrite sur le site Swimmy depuis quatre ans. « Et je réponds non : j’ai justement acheté des stores pour fermer les vitres ». Elle était à mille lieues d’imaginer qu’elle aurait ce type de clientèle. « Je n’imaginais pas qu’il y avait de telles privations », dit-elle.
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À l’échelle nationale, le constat est sans appel : on dénombre 200 000 clients et 4 000 propriétaires de piscines privées, selon la plateforme de location de piscines entre particuliers, Swimmy. « On a effectivement beaucoup de personnes qui louent des piscines pour des questions religieuses – une location sur cinq environ-, qui ne veulent pas être vues en maillot de bain, qui souhaitent un espace privatisé pour pouvoir se baigner », confirme Raphaëlle de Monteynard, la fondatrice de Swimmy.