Les enseignes marocaines demandent aux malls de suspendre leurs loyers en guise de solidarité

8 mai 2020 - 01h00 - Economie - Ecrit par : G.A

Plus de 86 enseignes marocaines réunies en un collectif baptisé le "groupement des retailers du Maroc" viennent de faire une demande officielle de suspension de leurs loyers.

Le retailing est l’un des secteurs économiques durement touchés par la crise. Dans un communiqué qui explique clairement leur situation, elles ont indiqué que "depuis le 18 mars, les commerces sont fermés".

Le communiqué intitulé "Crise covid-19 : Agir sur les loyers pour sauver le commerce et ses emplois", publié le 4 mai, est un cri d’alarme dans lequel le collectif décrète que "face à la crise du covid-19, chaque acteur économique doit partager les efforts de solidarité indispensables. C’est un impératif pour une sortie de crise rapide et bénéfique à toute la chaîne de création de valeur au Maroc".

Parmi ces entreprises en difficulté, on retrouve de grands noms du retailing comme 123, Alain Afflelou, Alpha 55, Au Derby, Azuelos, Bata, Beauty Success, BigDil, Bulgari, Calzedonia, Carol, Celio, City Sport, Clay, Cobra, Courrir, Decathlon, Descamps, Diamantine, Diesel, Dim, pour ne citer que ceux-là. Selon ces entreprises, non seulement "le stock d’invendus explose", mais elles se retrouvent aussi dans l’impossibilité de "payer leurs employés".

Et comme si cela ne suffisait pas, elles doivent faire face aux propriétaires qui ne cessent de réclamer leurs loyers. "Réclamer de l’argent pour un magasin qui ne peut pas ouvrir ? L’idée pourrait sembler étrange. Et pourtant, c’est exactement ce qui est en train de se dérouler au Maroc !", s’indignent les enseignes concernées.

Elles demandent aux bailleurs de prendre "leur part à l’effort collectif réclamé par cette crise en suspendant les loyers". Certains malls ont d’ailleurs accepté d’entendre raison et de faire preuve de solidarité, à commencer par le Tanger City Center qui a "supprimé les loyers de ses locataires, suivi de près par le Morocco Mall et Anfa Place à Casablanca et enfin, Ryad Square à Rabat". Les autres ont simplement refusé de suivre le mouvement, indique Le360.

Pour les enseignes, la situation est critique, car il s’agit d’un "impératif de survie". Selon le communiqué du collectif, "le niveau du chiffre d’affaires (CA) à la reprise sera beaucoup plus bas qu’en 2019 (−70 % les premiers mois)". Ainsi, pour limiter les dégâts, "il faut mettre en place un mécanisme simple d’alignement des loyers sur le CA", explique le collectif en guise d’élément de réponse. Pour elles, un effort collectif et solidaire pourrait les aider à trouver les solutions nécessaires à leurs difficultés du moment et à venir, surtout à l’heure de la reprise des activités.

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