Le grand banditisme frappe le Maroc

18 décembre 2007 - 15h03 - Maroc - Ecrit par : L.A

En moins d’un mois, des cambriolages et tentatives de braquage de banques ont été signalés à Casablanca, Mohammedia, Kenitra, Rabat et Tanger. Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur malgrés la sécurité des agences bancaires et des transports de fonds, délégués à des sociétés privées de sécurité.

Les auteurs de braquage de banques agissent souvent de la même façon. Armés de coutelas et de fusils de chasse, ils prennent toujours la fuite après avoir accompli leur acte. Les faits : leudi 6 décembre dernier vers 15 heures 30, quatre hommes cagoulés et munis de sabres et de faux pistolets en plastique, ont pu dérober une somme de 130.000 dirhams, dont 80.000 en devises et 39.000 dirhams pris à un client qui se trouvait par malchance à la banque. Après cinq braquages, les auteurs sont toujours en fuite. Pourtant la police ne rigole pas avec le grand banditisme, considéré comme une affaire de terrorisme. Les sommes volées peuvent être utilisées pour le financement d’opérations terroristes.

Lors de l’annonce de l’alerte générale contre d’éventuelles opérations terroristes au début de cette année, les autorités avaient appelé l’ensemble des opérateurs économiques privés, à renforcer la sécurité de leurs établissements, donc leurs biens. Face à la montée du grand banditisme, le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, a été interpellé par les députés au Parlement la semaine dernière.

En réponse à la requête des représentants de la nation, celui-ci a annoncé que les services de sécurité ont traité plus de 90 % des affaires criminelles enregistrées en milieu urbain, dont le nombre s’est élevé à 265.400 affaires de janvier à la fin octobre 2007.

Sur la question de la lutte contre la criminalité, Benmoussa a précisé que la Gendarmerie royale a enregistré, en milieu rural, jusqu’à la fin octobre dernier, un total de 79.400 affaires, dont plus de 90 % ont été traitées.
Le département de l’Intérieur a pris une série de mesures urgentes qui tiennent compte des données importantes parmi lesquelles le fait que la mondialisation de l’économie s’accompagne d’une mondialisation similaire du crime organisé, illustré notamment par le terrorisme, le trafic de drogue et l’émigration clandestine.

Le ministre a affirmé que les crimes commis sont en rapport avec le milieu urbain. Cette situation s’explique par la phase transitoire que connaît le Maroc en matière d’urbanisme.

Il a aussi rappelé le plan quinquennal qui sera mis en œuvre durant la période 2008-2012. Celui-ci vise à faire face au crime sous toutes ses formes et renforcer les moyens humains et matériels de l’administration territoriale et des services de sécurité, afin qu’ils puissent accompagner les mutations que connaît leur domaine d’intervention et combler le déficit enregistré en quantité et en qualité, au niveau de certaines structures des services de sécurité.

Exploitation rationnelle

Benmoussa a souligné que ce plan vise aussi la restructuration des services de la DGSN, au niveau central et territorial, pour une meilleure organisation et pour davantage d’efficience pour contenir le crime. Le déploiement des éléments de la sûreté sera reconsidéré selon une méthode d’exploitation rationnelle des moyens humains et matériels existants, pour assurer une présence effective et efficace des forces de l’ordre sur le terrain pour des missions préventives et répressives. Outre l’adoption d’une approche basée sur la spécialisation et le renforcement des mécanismes de coordination entre tous les services concernés par la lutte contre la criminalité. Ces mesures portent aussi sur la modernisation et l’amélioration des méthodes d’action des services de sécurité pour leur permettre de lutter avec efficacité contre toute forme de délinquance, de s’adapter à la diversité que connaît ce phénomène, d’adopter les méthodes scientifiques dans leur action, de mettre à profit les techniques modernes y compris la vidéo et de doter la police scientifique des moyens et techniques développés. Le ministre a mis l’accent sur l’importance de la formation continue des éléments de la sûreté qui ont été érigées en priorité par les services de sécurité pour améliorer leur prestation et être à jour au niveau des mutations que connaît la société dans de domaine de la criminalité.

Gazette du Maroc - M.E.H.

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