Un journal espagnol condamné pour avoir diffamé une société marocaine

20 septembre 2022 - 12h40 - Espagne - Ecrit par : A.P

Le journal espagnol El Mundo a été condamné par le tribunal de Barcelone à payer 1 euro symbolique pour avoir accusé dans une publication une société marocaine de servir de « couverture pour les espions marocains ».

Dans son supplément « Crónica » paru en juin 2019, le journal El Mundo a publié un rapport d’une enquête judiciaire sur un détournement présumé de subventions de l’État marocain. Selon la publication, l’argent public aurait été détourné et transféré sur des comptes personnels appartenant à des « espions » ou des personnes liées aux services de renseignement marocains. L’article souligne en outre que des « sociétés écrans » ont été créées pour « blanchir » cet argent.

Dans le rapport en question, une agence de voyages située à Mataró et appartenant entre autres à l’épouse du président de l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne (UCCIC) serait la société « fantôme » créée pour blanchir l’argent. La publication avançait que le président de l’UCCIC avait reçu des subventions de plus de deux millions d’euros par an du ministère marocain des Affaires islamiques qui auraient été détournés « vers son compte bancaire, celui de sa femme et de l’agence de voyages ».

À lire : Le Maroc accusé d’espionnage par le journaliste espagnol Ignacio Cembrero

L’agence de voyages a porté plainte contre le journal El Mundo et son rédacteur en chef pour diffamation et atteinte à son honneur et sa réputation devant le tribunal de Mataró, lequel a acquitté le journal, estimant que « bien que des données inexactes aient été publiées, les informations sont dans leur intégralité, véridiques » et ont été appuyées de preuves.

Mais le tribunal de Barcelone, considérant que l’agence de voyages dispose de sa personnalité juridique distincte des personnes qui ont reçu les subventions du Maroc et que les relations personnelles et commerciales entre les associés et ces personnes « ne justifient pas que les actes prétendument criminels de ces dernières soient imputés à la société », a condamné le journal à indemniser conjointement et solidairement l’entreprise avec 1 euro, à retirer la publication et à en publier une nouvelle sur papier et en version numérique sur le sujet.

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