L’embauche de 30 000 Marocains : le rêve coule à pic

9 octobre 2002 - 09h28 - Economie - Ecrit par :

La promesse d’embauche de 30 000 Marocains par une société maritime émiratie ressemble de plus en plus à une arnaque. Alors que son représentant ne donne plus signe de vie, ce sont des centaines de Marocains déçus qui manifestent leur amertume.

Ils sont des centaines à manifester leur mécontentement et des milliers à avoir cru tenir la chance de leur vie. Aujourd’hui, ils sont tous déçus. L’appel d’offre, en février dernier, de la société maritime émiratie Al Najat Marine Shipping, qui cherchait à embaucher 30 000 Marocains pour le compte de sociétés maritimes européennes de tourisme de croisière, ressemble fort à une arnaque. Le recrutement avait pourtant commencé dans la transparence, organisé par l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) avec la bénédiction du ministère de l’Emploi marocain.

Mais après plusieurs mois d’attente et de rebondissements, c’est le silence radio du côté d’Al Najat. A défaut de navire grand luxe, les 5 000 jeunes Marocains qui devaient faire partie de la première promotion prévue pour le mois d’août ont trouvé une galère. Ils sont pourtant en possession des contrats signés par l’Anapec. Mécontents, des centaines d’entre eux ont observé des sit-in devant les différentes agences de l’Anapec la semaine dernière.

Plus de nouvelles

Certains ont quitté leur travail, d’autres se sont endettés pour couvrir les frais de formalité d’embauche. Pour rien. L’Anapec est sortie de son mutisme à la fin de la semaine dernière et son directeur général, Chafiq Rached, a été obligé de reconnaître qu’il " n’avait plus de nouvelles " du représentant de la société émiratie. " Pourtant, nous n’avons démarré l’opération de recrutement qu’après avoir pris tous les renseignements possible sur Al Najat ", a-t-il plaidé. Si escroquerie il y a, elle se trouve au niveau des examens médicaux, assure le directeur général.

En avril dernier, les candidats au départ ont en effet passé une série d’examens médicaux obligatoires pour la modique somme de 900 ou 1000 DH. Des milliers de jeunes gens ont défilé à la clinique Assalam de Casablanca. Clinique choisie par la société Al Najat. C’est ce qui fait penser aujourd’hui à un " arrangement implicite faisant profiter Al Najat du pactole ". Selon des chiffres révélés par L’Economiste, 80 000 candidats auraient effectué ces examens. Les consultations auraient donc rapporté quelque 72 millions de DH.

Face à ce scandale embarrassant, l’Anapec a proposé des indemnités aux victimes, qui les ont refusé, scandant : " C’est un boulot que nous voulons ". Chafiq Rached a appelé à l’ouverture d’une enquête.

AFRIK.COM

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Abbas El Fassi - Maritime - Arnaque

Ces articles devraient vous intéresser :

Soupçons de corruption par le Maroc au Parlement européen

Le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen continue de livrer ses secrets. Le Maroc est, lui, aussi soupçonné d’avoir sollicité des eurodéputés pour qu’ils interviennent en sa faveur notamment sur la question du Sahara.

Un voilier coulé par des orques près de Tanger

Alors qu’il naviguait au large des côtes marocaines, un voilier a été attaqué à plusieurs reprises par une meute d’orques dans le détroit du Gibraltar. Face à la furie des cétacés, le navire a coulé près de l’entrée du port de Tanger-Med.

Maroc : les tribunaux submergés après la levée des mesures restrictives

Depuis que l’amélioration de la situation épidémiologique au Maroc a entraîné l’assouplissement des mesures restrictives, la vie a repris dans les tribunaux avec une hausse considérable du nombre de plaintes, procès et affaires pénales.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Parlement européen : le Maroc aurait offert des séjours à la Mamounia

La députée socialiste Marie Arena et l’ex-eurodéputé italien Antonio Panzeri, visés dans le scandale au parlement européen, auraient bénéficié en 2015 d’un séjour de luxe à l’hôtel La Mamounia de Marrakech, tous frais payés par les autorités marocaines.

Pour le roi Mohammed VI, la clé du développement en Afrique passe par la mer

Le roi Mohammed VI a annoncé lundi, dans son discours de la Marche verte, son intention de « construire une flotte marchande nationale forte et compétitive », afin d’améliorer le commerce sur la côte atlantique.

Une espèce dangereuse de poisson s’approche des côtes marocaines

Apparu pour la première fois en Israël il y a plus de trois décennies, le poisson-lion (Rascasse volante), une espèce dangereuse, se rapproche des eaux marocaines.

Maroc : 217 personnes interpellées grâce à la ligne téléphonique anti-corruption

Lancée il y a trois ans, la ligne téléphonique anti-corruption du Ministère public reçoit plus de 100 appels par jour, selon Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’Administration.

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.