Lancement de la « campagne » MRE à Rabat !

27 février 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le CCDH a convié les MRE à une première consultation menée en vue de la création du Conseil supérieur dédié à la diaspora marocaine.

Les 17 et 18 février 2007, à Rabat, le Conseil consultatif des Droits de l’Homme (CCDH), représenté par le comité d’expert chargé de mener de larges concertations avec les Marocains du monde, a convié des représentants de la diaspora marocaine dans le cadre de la première consultation officielle. Près d’une soixantaine de Marocains résidents à l’étranger (MRE) ont répondu à l’appel des organisateurs ainsi que des représentants d’Institutions nationales. Conformément à l’approche participative que le CCDH a pratiqué dans ses divers programmes (élaboration du plan national de promotion de la culture des droits de l’homme, la mise en œuvre des recommandations de l’IER), un groupe de réflexion a été constitué dans la perspective de tenir des réunions, séminaires et conférences aussi bien au Maroc que dans les pays de résidences où est installée cette communauté.

La réunion de « travail » qui s’est déroulée dans la capitale, a été articulée autour de quatre axes forts, migration et développement : les enjeux, transfert des compétences et savoir-faire, transferts financiers et les associations acteurs du développement. Cette manifestation, la première dans l’histoire du pays, a réuni des experts et des chercheurs nationaux et étrangers, des acteurs associatifs issus de l’immigration marocaine, pour des débats et des échanges dont la finalité était de « lister » une série de recommandations à même d’alimenter et inspirer le groupe de travail « missionné » par le CCDH.

Pour ouvrir le bal, c’est Mahjoub El Haïba, Secrétaire général du CCDH qui a prononcé un discours introductif. « L’objectif de cette première séance est de tenter d’appréhender globalement et dans une approche comparatiste la problématique en nous interrogeant sur l’impact des migrations sur le développement des pays d’origine, les expériences internationales de valorisation des transferts, à la fois financiers et de compétences et les modalités de mobilisation des diasporas, au profit des société d’origine », déclarait-il.

Comment assurer un transfert de compétences en adéquation aux besoins du pays d’origine ?

Comme de la théorie à la pratique, il n’y a souvent qu’un pas, les tables rondes ont permis à chaque participant d’apporter son expertise et son esprit « critique » en fonction des thématiques définies au préalable. Dans le cadre de la séance de travail « Transferts des compétences et savoir-faire », il s’agissait de mettre en valeur les compétences marocaines, de plus en plus pointues, et ce, dans tous les domaines, en vue de les associer au développement socioéconomique de leur pays d’origine. Le contenu a donc reposé sur des échanges, parfois épicés, sur les mécanismes susceptibles de favoriser les transferts de compétences visant à créer, voire à développer, des synergies potentielles entre les profils des migrants et les besoins du pays. « Lesquels outils serviraient de programme d’actions pour permettre l’expression de nouvelles visions qui pourraient constituer des forces de changement et la création de structures idoines favorisant leur épanouissement », précisaient des organisateurs.

La seconde table ronde a mis en exergue le rôle et la place des associations dans le développement. Car, outre l’apport économique, les MRE sont de plus en plus nombreux à engager des actions de terrain avec comme objectif de servir l’intérêt général et celui de la collectivité d’origine. « Ces réseaux transnationaux du développement s’organisent sur deux niveaux. Le premier est constitué par des collectifs de migrants issus d’un même village et ayant conservé des relations étroites dans la migration. Quant au second, c’est celui des ONG de migrants, appelées aussi Organisations de solidarité internationale issues de l’immigration (OSIM). Elles accompagnent les collectifs dans leurs démarches et assurent une interface auprès des bailleurs de fonds publics ou privés », ajoutait Halima Thiery Boumédienne, présidente de la commission en question.

Autant dire que le comité d’experts du CCDH a du pain sur la planche. Le compte à rebours a démarré. Il ne lui reste que 90 jours pour consulter les différentes composantes de la diaspora marocaine, en vue de remettre son livre blanc au CCDH, avant que ce dernier ne transmette au Souverain ses recommandations.

Le prochain séminaire, prévu mi-mars, s’intitulera « Femmes et immigration ».

La Nouvelle Tribune - Rachid Hallaouy

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