Licences audiovisuel : Aucune télé et quatre nouvelles radios

25 février 2009 - 18h05 - Culture - Ecrit par : L.A

Les huit sages du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) ont tenu leurs « promesses ». La décision d’attribution des licences télé et radio a atterri le 23 février à Rabat.

Des « décisions qui vont étonner », avons-nous rapporté sur les colonnes de L’Economiste. C’est quasiment une douche froide ! C’est le cas particulièrement pour les candidats en lice pour deux licences télé. Quant aux 23 prétendants aux cinq licences radio, ils reviennent pour la plupart bredouilles.

Pas de radio à couverture nationale. En revanche, quatre radios multirégionales verront le jour : radio Mars dédiée au sport, Médina FM qui cible le monde rural, radio Luxe pour l’artisanat et Radio Med ayant pour vocation la médiation et la vie associative. Aucune surprise. Cette diversité de lignes éditoriales cadre avec les buts fixés en juin 2008 à Tanger. La réunion de sages avait débouché d’ailleurs sur la conception de cahiers des charges « new age », propres à cette 2e vague de licences.

L’instance délibérative de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) n’a finalement accordé aucune des deux licences TV. En première ligne, La 3 d’Atcom, une filiale de Finance.com, et L’Intégrale, promue, entre autres, par El Himma et Aziz Akhannouch.

Deux projets qui, de par le statut politique et économique de leurs promoteurs, ont nourri les spéculations et les polémiques les plus abracadabrantes. Même en adoptant discrétion et profil bas, les trois autres prétendants aux licences télé y ont laissé aussi des plumes. L’argent, nerf de la guerre. Et les finances, c’est surtout la manne publicitaire. La logique économique a fini donc par peser dans l’argumentaire de la Haca.

Selon les chiffres du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM), le marché de la pub pèse plus de 4 milliards de DH. « La télé accapare 50% suivie de l’affichage (25%), de la presse (22%) et de la radio », selon le délégué général du GAM, Abdelfettah Zakaria Mékouar. Même si les chiffres datent de 2006, il n’y a eu « qu’un léger changement. Pour cette année, la croissance du marché reste positive : 12% en 2008 et 5% en 2009 ».

Pour trancher, la Haca a sûrement dû puiser dans ces statistiques. Le Conseil a estimé que « l’admission de tout nouveau projet de télévision nationale présente un risque important de déséquilibre pour le secteur ». Et pourrait « manifestement compromettre » l’équilibre financier des opérateurs audiovisuels publics et privés. Le ton du Conseil est alarmiste puisqu’il table sur le « court terme » et « moyen terme ». Il a été finalement décidé de « surseoir à l’octroi de toute licence de télévision ». Donc pas d’autorisation de diffusion. Un nouveau round va être forcément programmé lors des prochaines années. Pour l’instant, la Haca parle « d’attente d’une meilleure visibilité sur les équilibres du secteur ».

Un détail. Le règlement de l’appel à concurrence accorde 18% dans la note globale d’évaluation des projets audiovisuels. Concept et aspect technique ont chacun 25%. L’on compte aussi la qualité du capital humain, la présentation du dossier (2%) et l’audition des candidats (10%). Les auditions se sont d’ailleurs tenues du 5 au 9 janvier. Un vrai examen oral qui « rappelle les années du Bac », selon des témoignages.

A côté de la fragilité du marché publicitaire, les difficultés financières que connaît Médi1sat ont bouclé la boucle. Elle a récemment déposé une demande pour passer en diffusion terrestre. Une chaîne au statut géostratégique indéniable…

Source : L’Economiste - Faiçal Faquihi

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Sujets associés : Télévision - Radio - Haute Autorité de la communication audiovisuelle (Haca) - Conseil supérieur de la communication audiovisuelle

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