Pegasus : le Maroc joue la carte de la fermeté

23 juillet 2021 - 14h40 - Maroc - Ecrit par : S.A

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a réagi à la prétendue infiltration des téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères à travers le logiciel israélien Pegasus. Il martèle que toute personne ou organisme portant des accusations contre le Maroc devra en produire la preuve, ou assumer sa dénonciation calomnieuse devant la justice.

« La justice est là précisément pour vérifier les accusations à l’aune des preuves matérielles et tangibles. Certaines personnes ont choisi cette voie. Elles y feront valoir les preuves qu’elles ont, ou n’ont pas. […] Le Maroc aussi a choisi de faire confiance à la justice, en interne et à l’international », a déclaré le chef de la diplomatie marocaine dans un entretien à Jeune Afrique. Pour Nasser Bourita, les révélations sur le logiciel Pegasus sont un « écran de fumée », et un « coup de bluff […] monté de toutes pièces et sans preuve aucune ».

Il appelle à « jeter la lumière sur les faits, loin de la polémique et de la calomnie ». « C’est ce que ne font ni Forbidden Stories ni Amnesty International, qui se basent uniquement sur de pures supputations », estime le chef de la diplomatie marocaine. Selon lui, certains titres syndiqués au sein de ce consortium international « servent des agendas bien connus pour leur hostilité primaire envers le Maroc et sont « ulcérés par ses succès sous le leadership du roi Mohammed VI  ».

À lire : Affaire Pegasus : le Maroc est « victime d’une campagne de déstabilisation »

Le ministre dénonce un « sabotage à grande échelle » qui n’a rien à voir avec le journalisme. « Certains dans ce cartel de supports médiatiques et d’ONG n’arrivent pas à se faire à la réalité du Maroc qui réussit, se renforce et consolide sa souveraineté à tous les niveaux », ajoute-t-il, faisant observer que le royaume d’aujourd’hui est un acteur régional « influent et incontournable », dont la voix est écoutée au sein des grandes institutions internationales et continentales telles que l’ONU et l’UA.

À lire : Pegasus : ouverture d’une enquête au Maroc suite aux accusations d’espionnage

« Le Maroc d’aujourd’hui est un ’pourvoyeur de paix et de sécurité’ dans son environnement régional et ’un partenaire sécuritaire fiable’ auprès de plusieurs pays dans la lutte internationale contre le terrorisme, qu’il a aidés à déjouer des attentats terroristes, notamment aux États-Unis, dans plusieurs pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique », ajoute le chef de la diplomatie marocaine. « Avec la satisfaction du devoir accompli et la reconnaissance des amis et partenaires, nous nous passons donc bien volontiers du satisfecit d’Amnesty International et de Forbidden Stories », a fait remarquer Nasser Bourita.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Israël - Nasser Bourita - Espionnage - Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération

Aller plus loin

Pegasus : vers une brouille diplomatique Maroc-France ?

Le Maroc est accusé d’avoir ciblé les numéros de journalistes, de militants et de personnalités françaises, notamment le président Emmanuel Macron à l’aide du logiciel israélien...

Espionnage via Pegasus : le Maroc affirme ne pas avoir obtenu des preuves

L’avocat mandaté par le Maroc dans l’affaire Pegasus a lancé il y a quelques jours une procédure qui donnait dix jours à Amnesty International et Forbidden Stories pour...

Affaire Pegasus : « Trop facile » d’accuser le Maroc

« C’est trop facile » d’accuser le Maroc d’être à l’origine de l’espionnage d’Emmanuel Macron et de plusieurs personnalités politiques françaises grâce au logiciel israélien...

Affaire Pegasus : le Maroc rejette les accusations d’espionnage de journalistes

L’information selon laquelle un service de sécurité marocain aurait utilisé un logiciel-espion mis au point par une société israélienne pour viser une trentaine de journalistes...

Ces articles devraient vous intéresser :

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Le chanteur Adil Miloudi recherché par la police

Le célèbre chanteur marocain Adil El Miloudi est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour avoir, dans une vidéo, menacé des fonctionnaires de police.

Une famille marocaine au tribunal de Beauvais pour un mariage blanc

Une famille marocaine est jugée devant le tribunal de Beauvais pour association de malfaiteurs dans le but d’organiser un mariage blanc. Le verdict est attendu le 12 janvier 2023.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Des ennuis judiciaires pour deux anciens ministres (15 milliards de DH en jeu)

L’Association marocaine de la protection des deniers publics vient de déposer une plainte devant la justice contre deux anciens ministres de la Jeunesse et des sports et d’autres responsables pour avoir dilapidé environ 15 milliards de dirhams.

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Maroc : 20 affaires de détournement de fonds publics devant la justice

Le président du ministère public a été saisi par le procureur général du Roi près la Cour des comptes de 20 affaires de détournement de deniers publics au titre de l’année 2021.

Plaidoyer pour la nomination d’un ministre chargé des MRE

En raison d’une faiblesse relevée au niveau de la coordination entre les institutions chargées des affaires MRE pour la mise en œuvre des politiques publiques et des dispositifs dédiés aux Marocains du Monde (MDM), le Conseil économique, social et...

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.