Selon une déclaration de la présidente de l’Association des zones industrielles, relayée par le média turc, la décision du gouvernement marocain de taxer les 1 200 produits d’origine turque aura un impact désastreux sur l’économie du pays à long terme.
La situation est d’autant plus inquiétante pour le groupement des hommes d’affaires turcs, poursuit le journal, que la décision marocaine a coïncidé avec le boycott annoncé récemment par l’Arabie saoudite. Le chef de la Chambre de commerce saoudienne, Ajlan Al-Ajlan, avait en effet affirmé que le "boycott de tout ce qui est turc, que ce soit en termes d’importations, d’investissements ou de tourisme, est la responsabilité de tous les Saoudiens, commerçants et consommateurs, en réponse à l’hostilité continue du gouvernement turc envers nos dirigeants, notre pays et nos citoyens".
En se joignant à la stratégie saoudienne, le Maroc enfonce encore plus l’économie turque, qui devrait de surcroît composer avec la conjoncture difficile occasionnée par la pandémie du Covid-19. "Le boycott et l’imposition de nouvelles taxes sur nos produits vont lourdement impacter les industries turques, en cette période de pandémie", a déploré la présidente, soulignant au passage les risques d’augmentation du taux de chômage et des faillites commerciales.
Le 15 octobre dernier, Rabat avait imposé des restrictions aux chaînes de supermarchés turcs et a rétabli les droits de douane à hauteur de 90% des droits communs sur 1 200 produits d’origine turque. La mesure était intervenue dans le cadre de la révision de l’Accord de libre-échange, visant à "corriger les déséquilibres de la balance commerciale entre les deux pays".