La famille de Zakaria Mennouni, tué par la police en France, réclame justice et vérité

16 juillet 2022 - 16h40 - France - Ecrit par : S.A

N’ayant pas reçu jusque-là le rapport de l’autopsie réalisée en France, la famille de Zakaria Mennouni, jeune étudiant de 26 ans, tué par la police française à Blois le 22 avril dernier et enterré à Casablanca, réclame justice et vérité. Son avocat a déposé une demande au procureur général du roi près la Cour d’appel visant à autopsier le corps du jeune homme.

La famille de Zakaria Mennouni veut connaître la cause du décès du jeune étudiant et « obtenir justice » pour le défunt. Dans un communiqué en date du 26 avril 2022, le procureur de Blois n’avait fourni que des précisions sur les circonstances du décès du jeune homme. Il serait mort suite à « un choc hémorragique en lien avec les lésions abdominales et cervicales […] ; cependant, il n’est pas possible de distinguer parmi les deux premières séries de plaies, celles qui ont pu causer la mort. […] Il était armé d’un couteau avec lequel il s’est blessé lui-même avant de menacer les forces de l’ordre », rapporte le quotidien régional La Nouvelle République.

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« Ne pas pouvoir déterminer la cause de la mort de Zakaria Mennouni, alors qu’il a reçu trois balles à l’estomac et une au thorax, est une mascarade », estime Mourad Elajouti, avocat de la famille. À ce jour, « la famille n’a reçu aucun rapport » de l’autopsie réalisée en France, assure-t-il. D’où, la demande adressée au procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca pour procéder à une nouvelle autopsie du défunt. « Lorsque l’autopsie sera effectuée, son rapport servira à ouvrir une enquête, à réclamer l’identité des policiers français et à déposer une plainte sur la base de l’article 710 du Code de procédure pénale. »

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Avant d’enclencher cette procédure, « la famille a engagé une procédure en France en portant plainte contre X pour homicide volontaire ». « Cela dit, un rapport d’autopsie est nécessaire pour activer une enquête dans ce sens. D’où l’intérêt de cette procédure au Maroc, sachant que l’article 710 du code marocain de procédure pénale permet de poursuivre les auteurs de crimes de nationalité étrangère en dehors du territoire marocain lorsque la victime est marocaine. Et ce, via une commission rogatoire afin de demander l’extradition des auteurs du crime. »

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Mourad Elajouti estime par ailleurs que « le fait de ne pas délivrer le rapport d’autopsie après trois mois d’attente est une tentative de protéger les policiers ». Et de conclure : « Nous avons également l’impression que cette mort n’est pas prise au sérieux, car le défunt n’est pas un citoyen français. S’il ne s’agissait pas d’un étranger, la réaction aurait été différente, notamment en raison de l’augmentation des bavures et violences policières en France durant ces dernières années ».

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