Bruxelles cherche à aider les victimes des mariages forcés

17 juin 2005 - 22h13 - Belgique - Ecrit par :

Les mariages forcés sont encore un tabou. Il y a très peu de statistiques. Et pas de plaintes. Mais c’est une réalité. » Pour avancer cette affirmation, la députée régionale bruxelloise Caroline Persoons (FDF) se base sur une enquête de l’UCL auprès de 1200 élèves de 15 à 20 ans, à Bruxelles, Charleroi et Liège. Parmi eux, 23pc disaient y avoir été confrontés de près (dans la famille) ou de loin (chez les connaissances). Avec un taux de réponse de ce type deux fois plus élevé en Région bruxelloise.

Interpellées par ces chiffres et par des témoignages qu’elles recueillent, MmePersoons et sa collègue Souad Razzouk (FDF) prônent le renforcement de la prévention et l’amélioration de l’aide aux victimes. Elles interviendront en ce sens la semaine prochaine au Parlement de la Communauté française et au Parlement francophone bruxellois. Elles n’aborderont pas l’aspect répressif, qui relève du fédéral, où des propositions visent à ajouter le mariage forcé dans les codes civil et pénal, pour le traiter comme le mariage blanc : annulation d’une part, prison et amende de l’autre.

Pour ce qui les concerne, les députées Persoons et Razzouk se focalisent sur la prévention : elles sensibiliseront les gouvernements francophones à la nécessité d’informer les jeunes, de soutenir le milieu associatif, de former les enseignants, etc. Et elles prôneront la création d’un centre d’accueil et d’un numéro vert pour assister les victimes de mariages forcés ou de tentatives de mariages forcés. Histoire de combattre une tradition ancrée dans certaines familles, où les pressions morales, voire physiques, sont grandes.

« Même s’il touche surtout des musulmanes, ce n’est pas un problème religieux, souligne MmeRazzouk. C’est une question de mentalité, d’arrangements familiaux, etc. » Elle précise que l’islam ne le tolère pas et exige le consentement des époux. « Mais il existe des réseaux qui aident les familles à organiser des mariages forcés », selon elle.

D’où la nécessité de détecter, par exemple, le mal-être d’une adolescente à l’école et d’intervenir avant qu’elle disparaisse de l’établissement, pendant les vacances, et se retrouve mariée de force dans le Grand Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie, Mauritanie, Soudan), en Asie, en Afrique subsaharienne, en Turquie. Ledit numéro vert devrait donc être accessible de l’étranger.

Mais MmePersoons note que l’intervention d’un juge de la jeunesse alerté par un centre PMS a parfois permis d’éviter de telles situations, en plaçant l’adolescent en internat et en nouant le dialogue avec sa famille.

MmeRazzouk s’efforce, en tout cas, de combattre les clichés en la matière, et pas seulement religieux. Elle explique ainsi que ces mesures ne visent pas que les mineurs, mais aussi les adultes. Elle relate même le cas d’un homme marié de force à l’insu de l’épouse, sincèrement amoureuse. Et elle assure que cela a pu conduire à des tentatives de suicide ou d’assassinat.

La Libre Belgique

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Sujets associés : Belgique - Droits et Justice - Mariage forcé

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