Maroc : à quand l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme ?

9 mars 2020 - 12h20 - Maroc - Ecrit par : G.A

Au Maroc, la célébration de la Journée mondiale de la femme, est une occasion rêvée pour les voix du "mouvement des femmes au Maroc" de réclamer l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et d’œuvrer pour la consécration de l’égalité des sexes dans divers domaines.

L’égalité dans l’héritage, entre femme et homme, est l’une des plus importantes revendications qui continuent de susciter un large débat au Maroc entre intellectuels, chercheurs et oulémas pour se transformer en débat de société. Le sujet revient à chaque fois au-devant de la scène, pour finir en divergences d’opinions entre un groupe qui considère cette question comme une nécessité sociétale et l’un des principaux piliers pour parvenir à une égalité complète entre les sexes, et ceux qui pensent que cette question ne devrait pas faire l’objet d’un débat, rapporte la MAP

Latifa Bouchoua a indiqué à la MAP que sa structure a "évalué le Code de la famille, 14 ans après sa publication et considère qu’il y a certains chapitres qui nécessitent une révision complète en vue d’établir le principe de l’égalité entre hommes et femmes dans ce domaine". Elle a relevé que les revendications de sa fédération ainsi que des autres composantes du Mouvement des femmes au Maroc en matière d’égalité dans l’héritage entre les sexes, "ne sont pas incompatibles avec la religion musulmane". Pour elle, les revendications du Mouvement des femmes au Maroc ne sont pas des "violations des textes religieux, mais plutôt une invite à prendre en compte les mutations sociales".

Le président du Conseil local des oulémas de la préfecture de Skhirate-Témara, Lahcen Sguenfle, n’est pas de cet avis. Pour lui, "le partage de l’héritage est un droit divin qui ne peut être compromis". Il a souligné qu’il "n’est en aucun cas permis de modifier les dispositions en matière d’héritages mentionnés dans la Sourate An-nisa". Le texte, dit-il, est "sans équivoque et ne peut être altéré sous n’importe quel slogan ou appellation".

Mais Latifa Bouchoua persiste à penser que "la nécessité est impérieuse pour une égalité dans l’héritage au vu du nombre de plaintes que l’association reçoit de la part de femmes et hommes qui craignent pour le sort de leurs filles après leur mort".

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Femme marocaine

Aller plus loin

Manifestation à Casablanca contre les inégalités sociales

Ils étaient des milliers de Marocains à défiler dans les rues de Casablanca, dimanche, pour exiger l’instauration d’ "une vraie démocratie". Les manifestants ont dénoncé entre...

Le Maroc 144ᵉ au niveau mondial en matière d’égalité des genres

Le classement 2021 du Global Gender Gab positionne le Maroc au 144ᵉ rang au niveau mondial sur les 156 pays indexés et à la 12ᵉ place dans la région Mena selon le rapport 2021...

Le PJD tacle le CNDH pour sa remise en cause de la loi sur l’héritage

Le Parti de la justice et du développement (PJD) condamne et dénonce les propos de la présidente du CNDH, Amina Bouayach, selon lesquels, le système de l’héritage tel...

Maroc : vers l’égalité des sexes dans les contrats de mariage

Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité entre les sexes lors de la conclusion de contrats de mariage et autres...

Ces articles devraient vous intéresser :

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Les avocats marocains passent à la caisse

Les avocats marocains doivent désormais s’acquitter d’une avance sur l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés au titre de l’exercice en cours auprès du secrétaire–greffier à la caisse du tribunal pour le compte receveur de l’administration fiscale....

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

L’humoriste Taliss s’excuse après avoir insulté la femme marocaine

L’humoriste Taliss de son vrai nom Abdelali Lamhar s’est excusé pour la blague misogyne qu’il a faite lors d’une cérémonie organisée en hommage aux Lions de l’Atlas qui ont atteint le dernier carré de la coupe du monde Qatar 2022. Il assure n’avoir pas...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Code de la famille : les féministes marocaines face à l’opposition de Benkirane

Le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué le mouvement féministe qui milite pour l’égalité des sexes dans le cadre de la réforme du Code de la famille, estimant que son combat vise à...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.