Après le scandale, le lycée Descartes de Rabat sous pression

30 septembre 2023 - 15h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Estimant que le licenciement de l’enseignant franco-algérien accusé d’avoir « entretenu une relation d’ordre sexuel » avec son élève de 14 ans au moment des faits n’était pas suffisant, une association menace d’engager des poursuites judiciaires contre le lycée Descartes de Rabat s’il ne prend pas ses responsabilités.

L’association « Touche pas à mon enfant » est en colère contre les responsables du lycée Descartes de Rabat. Dans un communiqué intitulé « Que se passe-t-il au Lycée Descartes ? », elle estime que le licenciement de l’enseignant franco-algérien accusé d’avoir « entretenu une relation d’ordre sexuel » avec son élève de 14 ans au moment des faits est insuffisant. « L’école est tenue de fournir une explication complète et transparente à l’opinion publique sur cette affaire, notamment en ce qui concerne les mesures légales prises à l’encontre de cet enseignant et le signalement de l’incident », martèle l’organisation présidée par Najat Anwar, appelant « le lycée Descartes à assumer ses responsabilités en engageant des poursuites légales contre cette personne afin qu’elle réponde de ses actes ».

À lire :Lycée Descartes de Rabat : l’enseignant accusé de harcèlement sexuel viré

Elle prévient : « Dans le cas contraire, des actions légales seront entreprises contre l’établissement par l’ONG Touche pas à mon enfant, considérant cela comme une négligence envers la sécurité et la protection des enfants et des mineurs au Maroc ». Un élève ayant requis l’anonymat soutient la position de l’association « Touche pas à mon enfant ». « Je suis un ami de l’élève qui a été victime d’abus de la part de ce professeur. Je vous écris ce message pour exprimer ma colère face à la possibilité qu’il ait de se rendre dans un autre établissement et d’imposer sa volonté en toute impunité », écrit-il au site Le360.

À lire :Le scandale que le Lycée Descartes de Rabat a tenté de cacher

Tout était parti de la fuite des messages explicites sur X entre ce professeur et son élève, lesquels prouvent que les deux étaient très proches. Une autre élève du lycée Descartes de Rabat qui a d’ailleurs confirmé les faits affirme avoir lu la conversation entre l’enseignant harceleur présumé et la victime présumée. « J’ai lu les messages depuis son téléphone (celui de l’élève en question, NDLR) […] c’est bien le compte du professeur, il s’est abonné à des élèves et plusieurs le suivaient sur son compte Instagram », confirme-t-elle. Suite à ces révélations de harcèlement sexuel, l’établissement a démis l’enseignant franco-algérien de ses fonctions. « Un enseignant a échangé avec une élève du lycée des messages dont la teneur est inacceptable. Nous les condamnons avec la plus grande fermeté », a réagi dans un communiqué signé par François Cuilhe, le proviseur du lycée Descartes de Rabat, avant d’annoncer le licenciement de l’enseignant harceleur.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Rabat - Education

Aller plus loin

Harcèlement scolaire : l’histoire de Fares, victime de violences à répétition

Fares, élève en classe de 6ᵉ au collège Jules-Verne, est constamment victime de harcèlement scolaire. Excédé, il ne veut plus retourner en classe. Ses parents envisagent...

Lycée Descartes de Rabat : l’enseignant accusé de harcèlement sexuel viré

Le lycée Descartes de Rabat rattaché à l’Agence de l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a limogé l’enseignant accusé d’avoir « entretenu une relation d’ordre sexuel »...

Harcèlement scolaire : vers un non-lieu dans l’affaire Farès à Carcassonne

Du nouveau dans l’affaire du jeune Farès, ce collégien de 12 ans, qui avait été victime de harcèlement scolaire à Carcassonne.

Le scandale que le Lycée Descartes de Rabat a tenté de cacher

Le lycée Descartes de Rabat est au cœur d’un scandale de harcèlement sexuel. La victime est une élève, l’auteur présumé de l’acte, un enseignant franco-algérien.

Ces articles devraient vous intéresser :

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Maroc : le casier judiciaire électronique enfin lancé

Le ministère de la Justice a procédé mardi, au lancement de quatre nouveaux services numériques dont le casier judiciaire électronique.

Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à s’adapter, tandis que d’autres tentent d’« oublier la tragédie ».

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Le kickboxeur marocain Mohammed Jaraya arrêté par la police

Le kickboxeur néerlandais d’origine marocaine, Mohammed Jaraya, risque gros. Il vient d’être arrêté par la police et les accusations à son encontre pourraient mettre définitivement fin à une carrière pourtant prometteuse.

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Un ancien ministre interdit de quitter le Maroc après ses propos sur le roi Mohammed VI

Les autorités marocaines ont interdit à l’ancien ministre Mohamed Ziane de quitter le royaume, après ses déclarations contre le roi Mohammed VI dont il dénonçait l’absence prolongée.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.