Souleiman Raissouni maintenu en détention
Souleiman Raissouni, rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum, poursuivi pour « viol » d’un jeune homme et de sa « séquestration » restera en détention. Ainsi en a décidé...
Le procès relatif à « l’agression sexuelle » impliquant le journaliste Soulaimane Raissouni s’est ouvert mardi. Pour la troisième fois, la Cour d’appel de Casablanca l’a renvoyé à l’audience du 15 avril, a confié à l’AFP Me Mohamed Sadqo l’avocat de la défense.
Soulaimane Raissouni, rédacteur en chef du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum (aujourd’hui disparu) comparaît pour « attentat à la pudeur avec violence » et « séquestration ». Il est poursuivi sur saisine de la justice par un militant des droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres). Les avocats de l’accusé et soutiens exigent sa libération après dix mois de détention préventive dans le dossier enrôlé sous « agression sexuelle ». Pour la défense, le prévenu n’a pas été « arrêté en flagrant délit. Il dispose de toutes les garanties pour assister libre à son procès », a précisé Me Sadqo qui n’approuve pas le rejet de toutes les demandes de remise en liberté.
L’avocat du plaignant, Me Omar Alouane, dit ne pas être opposé à cette remise en liberté. Son principal objectif était de « prouver le préjudice de son client ». Le journaliste n’a d’ailleurs jamais reconnu les faits mis à sa charge. Dans un communiqué, les soutiens de l’accusé affirment que le dossier a pris l’allure d’un « procès politique ». Le comité de soutien du rédacteur en chef s’indigne de « l’instrumentalisation de la justice » contre « des voix critiques du pouvoir », exigent le respect des procédures judiciaires et l’indépendance de la justice.
Depuis sa création en 2009, les journalistes et les responsables du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum se disent persécutés par la justice. La journaliste Hajar Raissouni, nièce du rédacteur en chef et officiant dans la même rédaction a été condamnée en 2019 à un an de prison pour « avortement illégal » et « relation sexuelle hors mariage », avant d’être libérée. Le directeur de journal, Taoufiq Bouachrine, a écopé en 2018 de 15 ans de prison en appel contre 12 ans en première instance, pour des « violences sexuelles » qu’il n’a jamais reconnues.
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