Les avocats de la famille royale marocaine portent plainte contre Jane Benzaquen

31 août 2023 - 21h00 - Belgique - Ecrit par : A.P

Jane Benzaquen, une Belgo-israélienne de 70 ans, continue son combat pour être reconnue comme la fille cachée du roi Hassan II. De son côté, le Maroc vient de déposer une plainte au pénal pour diffamation.

Jane Benzaquen soutient depuis 2005 que Feu Hassan II aurait entretenu une relation avec sa mère Freha, entre 1951 et 1953, et qu’elle serait la fille cachée du défunt roi marocain. Le Maroc ne croit pas en cette histoire et vient de déposer une plainte pour diffamation, fait savoir La Dernière heure. « Être un enfant non désiré vous poursuit toute votre vie. J’étais pleine de colère, le passé était une boîte de Pandore et je ne voulais pas l’ouvrir », confie-t-elle au journal britannique Times.

La Belgo-israélienne, qui a grandi en Belgique, affirme ne pas être la fille biologique de Raoul Jossart, le Belge reconnu à l’état civil comme son père. La septuagénaire a sollicité les services de Marc Uyttendaele, l’avocat pénaliste qui a aidé la princesse Delphine à prouver qu’elle était la fille du roi Albert de Belgique, pour convaincre le Maroc de la véracité de ses affirmations. Le Mohammed VI n’a pas accepté de se soumettre à un test d’ADN. La plainte pour diffamation qui vient d’être déposée au pénal conforte la position du royaume dans cette affaire.

À lire : Du nouveau dans l’affaire de la prétendue « fille cachée » de Hassan II

Me Stanislas Eskenazi, avocat du Maroc dans ce dossier, craint une instrumentalisation de la justice belge par l’avocat Uyttendaele qui aurait souhaité un règlement amiable de l’affaire pour éviter d’«  embarrasser le Royaume du Maroc  ». Selon lui, cette manière de faire ressemble « très fort à de l’extorsion de fonds », soulignant que Jane ne pourrait pas bénéficier de la compétence des juridictions belges, vu qu’elle réside en Israël. L’avocat du royaume est convaincu que cette « histoire rocambolesque ne repose sur rien ».

« Jane Benzaquen a attendu le décès de sa mère, de son père et de feu sa majesté le Roi Hassan II pour introduire des procédures, cela n’a pas de sens », précise Me Eskenazi qui dit ne pas comprendre les récentes sorties médiatiques de la Belgo-israélienne « qui ressemblent plus à une fuite en avant médiatique, dépourvues de fondement juridique  ». L’instruction pénale en cours, initiée par le Maroc, permettra «  de démontrer toutes les manœuvres mises en place… pour obtenir une compensation financière tant espérée », espère l’avocat qui assure que le Maroc « ne se laissera pas impressionner ».

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