Dîner en l’honneur du président argentin Carlos Menem

20 novembre 2007 - 21h28 - 1996 - Ecrit par : L.A

Louange à Dieu,

Que la prière et le salut soient sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Excellence,
Monsieur le Président de la République d’Argentine,
Excellences,
Messieurs,

C’est avec une profonde joie et un immense plaisir que nous recevons aujourd’hui en votre personne, Excellence, Monsieur le Président, le dirigeant argentin qui s’est dévoué pour son pays et s’est consacré au service de ses concitoyens lesquels, en retour, lui ont renouvelé leur confiance pour deux mandats successifs. Vous mesurez de la sorte, la signification et la valeur des liens d’affection entre le peuple et son dirigeant, particulièrement lorsque les intentions des deux parties sont bonnes et leurs sentiments réciproques. Les rapports entre le sommet et la base se consolident et prennent alors une dimension spirituelle inaltérable qui cimente les sentiments, inspire l’entente et l’harmonie et favorise la stabilité et la quiétude de la nation.

Excellence,
Monsieur le Président,

En dépit de l’éloignement géographique entre la République d’Argentine et le Royaume du Maroc, des liens solides et multiples les unissent, liens qui tiennent aussi bien à l’histoire qu’à leur destin. Votre pays s’est imprégné du patrimoine hispanique, lequel s’est ressourcé de la riche civilisation andalouse dont les différentes composantes se sont interpénétrées avec celles de la civilisation marocaine, à tel point qu’en Espagne, certains aspects de l’art sont appelés marocains, et qu’un certain nombre d’arts marocains sont appelés andalous. Il n’est donc pas étonnant qu’au Maroc comme en Argentine, on se rejoint dans notre ressourcement civilisationnel qui, sept siècles durant, s’est épanoui sur la rive nord-ouest de la Méditerranée. De même, la République d’Argentine et le Royaume du Maroc ont des points d’intérêt communs concernant un grand nombre de questions décisives, et ce, compte-tenu de leur appartenance aux pays du Sud et à leurs préoccupations internationales communes. Nous n’oublions pas qu’au cours du dialogue qui a prévalu pendant les années soixante et soixante-dix au plan international, votre pays s’est distingué dans la défense de l’idée d’un nouvel ordre économique mondial, idée que le Maroc a, lui aussi, défendue avec conviction.

Nous avons toujours été au Maroc parmi les partisans du principe de la libre initiative, mais en prenant en considération l’intérêt général, partant de notre conviction que le devoir de l’Etat implique la création d’un environnement favorisant l’essor de l’entreprise et que le devoir de l’entreprise lui dicte de contribuer à l’épanouissement de l’Etat.

C’est pourquoi nous avons oeuvré à la mise en place de la politique de privatisation et à l’élargissement de son domaine pour encourager la libre initiative et promouvoir un environnement favorable aux investissements intérieurs et extérieurs. Il ne fait pas de doute que les circonstances sont désormais propices pour la rencontre des hommes d’affaires argentins et marocains en vue de dynamiser les échanges commerciaux, jeter les ponts entre les deux pays à travers l’établissement de relations de partenariat productif et avantageux pour les deux parties.

La coopération Sud-Sud en effet n’est plus une aspiration aux perspectives lointaines après que les marchés argentin et marocain aient acquis la notoriété en tant que marchés émergents dans ce domaine. Excellence, Monsieur le Président, Les entretiens que nous avons eus ont débouché sur une concordance de nos points de vue concernant l’étape historique actuelle et les défis auxquels le monde devra faire face. Si la communauté humaine s’est prémunie contre les dangers de la guerre nucléaire, d’autres phénomènes telles que la pollution, l’exclusion et la violence commencent à la menacer de manière inquiétante.

Il ne saurait être question pour un seul Etat ou même pour un groupe d’Etats de faire face à ces phénomènes qui transcendent les frontières des pays et des régions. Ils constituent un témoignage irréfragable que le modèle de développement suivi actuellement pourrait faire le malheur de l’humanité au lieu d’assurer son bonheur. Les habitants de nombre de capitales sont en effet menacés d’asphyxie et de larges franges sociales sont désormais exclues du partage des fruits du développement, le désespoir dans certains milieux alimente le phénomène de la violence et de l’extrémisme.

L’opinion publique internationale ne saurait rester les bras croisés devant ces problèmes, ni laisser à certains pays à haut revenu le soin d’en concevoir la solution. Le règlement de ces problèmes appelle le retour au dialogue social qui a prouvé son efficacité par le passé et qu’il faut réhabiliter à travers des réformes à apporter aux organisations internationales afin qu’elles puissent accomplir les missions pour lesquelles elles ont été créées. Excellence, Monsieur le Président, Parmi les acquis du vingtième siècle figure l’accord de la communauté humaine sur la prééminence de la légitimité internationale. Si ce n’était la consécration de cette légitimité, le monde n’aurait pu surmonter de nombreuses crises, dépasser beaucoup de périls, comme celui dont les flammes ont embrasé la Bosnie-Herzegovine, ni mettre fin à l’état de guerre qui a duré près d’un demi-siècle entre les Arabes et Israël.

Ainsi, tout mépris de la légitimité internationale issu d’arrangements conclus ou minimisation de sa crédibilité se traduira immanquablement par un recul pour la communauté internationale en mettant en cause sa confiance en les principes et dispositions du droit international. C’est, du reste, ce que nous craignons au cas où l’une des parties engagées et concernées par le processus de paix au Proche-Orient viendrait à renier les arrangements et les mesures parrainées par la communauté internationale. Tout recul - de la part de quelque partie que ce soit - ne saurait se traduire pour son auteur que par l’isolement et la perte des acquis réalisés aux plans matériel et moral au cours des deux dernières années.

Excellence,
Monsieur le Président,

Votre appel pour la création d’équipes de "Casques Blancs" est conforme à votre attachement bien connu aux vertus de la coopération internationale. Pour notre part, nous n’avons point hésité à faire part à votre Excellence de la mobilisation par le Maroc, aux côtés de l’Argentine, de ses moyens pour atteindre l’objectif escompté. L’action humanitaire à l’échelle internationale est en effet le corollaire de la diplomatie préventive dans les zones chaudes et constitue l’une des conditions permettant aux populations affectées par les affres de la guerre et les catastrophes naturelles de reprendre espoir. Excellence, Monsieur le Président, Il nous est agréable de réaffirmer à votre Excellence nos sincères sentiments d’amitié, priant Dieu de vous combler, ainsi que votre grand peuple, de davantage de progrès et de prospérité. Messieurs, Nous vous demandons de vous lever en hommage à son excellence Monsieur Carlos Saûl Menem, Président de la République d’Argentine, et pour lui exprimer nos voeux de santé, de bonheur et de succès.

13/06/1996

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