Fête de la jeunesse

29 décembre 2008 - 13h04 - 1996 - Ecrit par : L.A

"Louange à Dieu,

Que la prière et la bénédiction soient sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Cher peuple,

Nous avons l’habitude de nous retrouver chaque année, le 9 juillet, pour célébrer ensemble la Fête de la Jeunesse. Mon Auguste Père, Feu Sa Majesté Mohammed V, que Dieu l’ait en Sa sainte miséricorde, avait voulu que la célébration de la Fête de la Jeunesse du Maroc coïncide avec l’anniversaire de ton serviteur. A vrai dire, la commémoration de la fête du 9 juillet n’a jamais été dans Mon esprit, ni dans Mon coeur et dans Mon tréfonds, une célébration de Mon propre anniversaire. J’ai plutôt toujours perçu -et Je perçois encore- dans cette commémoration du 9 juillet, une fête où tu te renouvèles chaque année cher peuple, où tu retrouves un nouveau souffle, où tu puises dans le patriotisme authentique, et où tu recours à ta raison et à ton coeur pour être au service de ce pays, loin de toute agitation et zizanie, n’ayant pour seul souci que de cibler l’objectif à atteindre pour trouver la meilleure voie d’y parvenir.

C’est ainsi, cher peuple, que la providence a voulu que notre rencontre annuelle du 9 juillet intervienne chaque fois à la veille d’un événement important dans l’histoire de notre pays : Ouverture de chantiers, prise de décisions politiques sur le plan extérieur, perspectives bénéfiques pour notre cause nationale, annonce de réformes profondes et radicales, autant de tournants pour emprunter une nouvelle voie, soit dans le domaine politique ou dans celui économique et social. Le Très-Haut a voulu que cette année soit dans la lignée des précédentes.

Le 9 juillet de cette année, à l’instar des années écoulées, intervient en effet au moment que nous sommes à la veille d’événements importants pour toi, cher peuple. Quels sont donc ces événements ? Il s’agit, comme tu le sais, de l’amendement constitutionnel envisagé. Mon propos d’aujourd’hui, n’est pas de traiter en profondeur de la Constitution et des amendements constitutionnels. Nous le ferons le moment venu. Je dirai tout simplement que ces amendements, avant de les porter à ta connaissance, Nous les avons voulus, cher peuple, une des voies véritables et un des moyens les meilleurs pour résoudre le plus grand nombre possible de tes problèmes économiques et sociaux.

Je pense personnellement que sur le plan politique, Dieu soit loué, l’édifice est en place et que, pour l’heure, la boucle est bouclée. Par contre, dans les domaines social et économique, nous ne sommes pas encore parvenus au niveau souhaité, et nous avons encore besoin d’engager des réformes radicales, nouvelles et innovatrices et de repenser les remèdes et les moyens auxquels nous avions recours depuis longtemps pour résoudre les problèmes économiques et sociaux.

Je pense, cher peuple, que la prochaine constitution procurera aux jeunes ayant de l’ambition, et aux masses laborieuses, des cellules qui leur seront propres, et qu’elle leur permettra d’avoir des représentants qui ne leur sont pas exclusifs certes, mais qui auront pour mission, aux côtés de leurs collègues, bien évidemment, d’examiner au jour le jour, mensuellement et chaque année, les problèmes qui se posent et les moyens de leur trouver les solutions adéquates.

Nul doute que la décentralisation appliquée dans notre pays conformément à la Constitution et sur le terrain permettra d’atteindre nos objectifs avec succès- Je ne dirai pas un succès garanti, mais un succès relativement assuré pour résoudre le problème du chômage, promouvoir les investissements, aplanir les difficultés et transcender la routine administrative.

C’est ainsi que cette seconde chambre, et cette réforme, consisteront avant tout en une réforme économique et sociale. Oui, sur le plan politique, la boucle est à présent bouclée. Je ne dis pas qu’elle est définitivement achevée, mais pour l’heure, Je dis que l’oeuvre, Dieu soit loué, est accomplie. Nos libertés politiques et syndicales, nos libertés collectives, aussi bien en ce qui concerne l’édition, les réunions, les rassemblements que pour ce qui est des organisations politiques et syndicales, des libertés de circulation et de déplacement, sont autant d’acquis garantis dont la pratique fait partie désormais du vécu quotidien.

Ce sont plutôt les problèmes socio-économiques auxquels sont confrontés notre peuple et notre jeunesse, qui requièrent une étude plus approfondie sur le terrain. Sois rassuré, cher peuple, que Nous ne Nous contenterons pas d’élaborer une Constitution et que tu ne te contenteras pas, toi non plus, de dire "Oui" à cette Constitution. Nous ne resterons pas les bras croisés jusqu’au référendum sur la Constitution et jusqu’aux prochaines échéances électorales.

Non, pas du tout, nous procédons en effet depuis des semaines, voire des mois, à des études et recherches pour la création de chantiers et de nouveaux postes de travail, particulièrement pour les jeunes sans emploi détenteurs du baccalauréat. Certains parmi ces chantiers verront le jour dans les semaines ou les mois à venir. Des milliers de postes de travail seront ainsi créés au profit de ces jeunes. Je ne dis pas que cette action répondra à tous les besoins, ou qu’elle apportera une solution miraculeuse, mais Je pense que si nous procédons au quotidien, mensuellement et chaque année à actualiser et ajuster notre réflexion en fonction de nos problèmes socio-économiques, et si Nous désignons ceux qui en assureront la gestion et qui en seront responsables aux plans politique et démocratique, Nous aurons facilité l’action du gouvernement quel qu’il soit. La porte de l’espoir sera dès lors grandement ouverte pour tous.

En fait, cher peuple, cette action implique pour notre jeunesse de s’engager dans deux directions : l’une dans l’immédiat et l’autre à plus longue échéance. Il s’agit en premier lieu pour notre jeunesse, de s’inscrire sur les listes électorales car, cher peuple, aucune action ne peut être bénéfique, à cet égard, que celle que tu entreprendras toi-même : on n’est jamais bien servi que par soi-même, comme dit l’adage. Tu ne dois donc pas te positionner en simple spectateur et te contenter de contempler ce que les autres ont entrepris. Il est de ton devoir plutôt d’être un élément actif dans ce domaine.

Pour ce faire, tu dois d’abord t’inscrire sur les listes électorales pour que tu puisses être à la fois électeur et éligible. Tu M’offrirais le meilleur présent en cette occasion, car il aura une portée démocratique. populaire, sociale, économique et nationale, si dans les jours à venir on M’annonçait la bonne nouvelle que le nombre des inscrits a considérablement augmenté. L’action à entreprendre à plus longue échéance consiste, pour toi chère jeunesse, à t’orienter de manière volontaire vers l’enseignement appliqué, car, comme tu peux le constater, cet enseignement a connu un vif succès dans les pays les plus riches partout dans le monde. Nul autre que tes parents et certains enseignants ne peut t’obliger à opter pour cet enseignement qui génère savoir et rendement. Cette opinion doit être l’expression de ton intime conviction et émaner de ta propre volonté.

En effet, le diplôme sans débouché n’est d’aucune utilité pour son titulaire. Cela ne signifie pas que le troisième partenaire ne doit pas s’acquitter de sa mission. Nous attendons - non pas d’une commission nationale puisque Je considère que celle-ci a échoué dans son action- mais d’une commission animée simplement de patriotisme, qu’elle se penche sur les questions de l’enseignement afin d’éviter le chômage des jeunes instruits et éduqués.

Tu constates ainsi, cher peuple, que si le chemin à parcourir est long, il n’en demeure pas moins qu’il est riche en actions, ce genre d’actions qui galvanisent les volontés, suscitent l’émulation et requièrent le sérieux et le labeur. Que de peuples ont devant eux un long chemin à parcourir, mais un chemin ouvert sur le néant. Rien n’est pire qu’un tel chemin.

Quant à Nous, Nous préférons de loin que Notre chemin soit riche en réalisations et programmes pour la concrétisation des espérances et des objectifs tracés, afin d’éviter l’autre voie qui ne peut guère profiter à celui qui l’emprunte et qui peut par contre le précipiter à grande vitesse vers l’anéantissement.

Je voudrais, cher peuple et chère jeunesse, dire un dernier mot à l’adresse de ceux parmi nos jeunes qui sont nombreux à intégrer les rangs de nos forces mobilisées pour la défense des frontières de notre chère patrie, qu’elles appartiennent aux Forces Armées Royales, à la Gendarmerie, à la police ou aux Forces auxiliaires. Nous Nous adressons à ces forces qui ont choisi la voie du sacrifice, de la mobilisation et de la foi, pour leur dire : soyez rassurés que vous êtes dans Nos coeurs, que Nous veillons constamment sur vous, que Nous suivons de près votre situation et que Nous essayons, dans la mesure du possible, d’améliorer vos conditions.

Sois convaincu, cher peuple, que quelles que soient les circonstances, que le référendum ait lieu ou non - s’il a lieu, tant mieux- que nous sommes dans notre Sahara, vivant en paix et prônons la paix, toujours prêts cependant à faire face à toute agression. Nous y sommes avant tout avec des intentions véritablement pacifiques, mais pas sans défense.

J’implore le Très-Haut, cher peuple, de renouveler pareille fête, la Fête de ta jeunesse, dans des circonstances où nous serons à la veille de nouveaux événements augurant de bienfaits, Nous offrant d’autres occasions de t’entretenir, d’ouvrir pour Nous de nouveaux horizons et pour tous la voie de l’espérance. Dieu qui ne nous a habitué qu’à des bienfaits, ne fermera pas devant nous les portes de l’espoir. Dieu, L’Audient, exauce les vœux de ceux qui L’implorent."

08/06/1996

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