Colloque à Tétouan "Belges et Marocains : Mémoire-enfermement-Dialogue

24 mars 2004 - 11h54 - Belgique - Ecrit par :

Les travaux du colloque "Belges et Marocains : Mémoire-enfermement-Dialogue" se sont ouverts, mardi à Tétouan avec la participation du ministre de la Culture M. Mohamed Achâari, de la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’Etranger, Mme Nouzha Chekrouni et des représentants de la communauté française Wallonie-Bruxelles.

S’exprimant à l’ouverture de ce forum, M. Achâari a indiqué que l’immigration qui lie le Maroc et la Belgique depuis 40 ans est devenue "une histoire commune génératrice de mémoire, de parcours qui se croisent, de langues qui s’échangent et de générations qui se suivent".

"Nous percevons ceci en musique, en arts plastiques, au théâtre et au cinéma", a-t-il dit.

Durant ces années, les relations maroco-belges ne se sont pas résumées en le seul échange de force de travail ni de devises, a souligné le ministre, expliquant qu’il s’agit d’une "sédimentation extraordinaire d’interaction sociale et culturelle dont certains ont construit de ponts solides et d’autres ont creusé des gouffres d’incompréhension".

Rabat et Bruxelles ont toujours été des berceaux d’immigration croisés, a fait observé le ministre, appelant à considérer "cette part de notre réalité comme une source d’enrichissement de notre identité et notre histoire".

"Le Maroc et la Belgique sont deux peuples, deux cultures et deux histoires mais une seule mémoire", a souligné de son côté Mme Chekrouni, précisant que cette mémoire a été forgée depuis quarante ans par l’immigration.

Au centre des préoccupations nationale et internationale intervient la dynamique du flux migratoire, a noté la ministre, ajoutant que "la question de l’immigration nous interpelle et mérite qu’on l’analyse de façon objective afin d’en évaluer l’impact et d’en trouver les solution".

Selon Mme Chekrouni, ce colloque a pour objectif d’appréhender l’immigration en sa dimension humaine en tant que valeur permettant la jonction entre deux civilisations et deux cultures. "C’est ainsi que l’interculturalité maroco-belge constitue un facteur déterminant pour promouvoir un espace d’échange et de complémentarité entre deux populations amenées à vivre ensemble", a-t-elle dit.

M. Hervé Hasquin, ministre-président de la communauté française Wallonie Bruxelles a, dans une intervention lue en son nom par M. François De Semt, conseiller, estimé que l’immigration marocaine a considérablement influé l’évolution sociale et culturelle de la Belgique en renforçant la place de la Belgique en tant que plate-forme multiculturelle.

"Cette immigration a permis à notre société de s’enrichir matériellement et humainement" a-t-il fait savoir, ajoutant que la communauté marocaine représente aujourd’hui plus de 5 pc de la population belge et est devenue une part importante de sa société civile.

M. Hasquin a indiqué que ce forum a pour but "d’identifier et de dénommer en toute franchise et en toute confiance les résistances au dialogue qui subissent".

"Elle nous permettra de coopérer ensemble à une société plus juste qui tient compte des aspirations des uns et des autres, à trouver des liens de passage qui existent déjà mais que nous devons mettre en valeur de manière à démontrer que nous tenons davantage à ce qui nous rassemble qu’à ce qui nous divise", a-t-il noté.

Le programme de cette rencontre, initiée par le ministère de la Culture et la délégation Wallonie Bruxelles, prévoit notamment des tables rondes sur "les résistances au dialogue", "les lieux de passage" et "intégration, religion et laïcité".

MAP

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