Journées sur la valorisation de la recherche et le transfert du savoir entre l’université et l’entreprise au Maroc

17 décembre 2008 - 22h43 - 1996 - Ecrit par : L.A

"Louange à Dieu,

Que la prière et la bénédiction soient sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Mesdames, Messieurs,

C’est un réel plaisir pour Nous que de bénir cette rencontre que vous organisez dans la capitale de Notre Royaume et de vous souhaiter la bienvenue et un agréable séjour en particulier aux participants étrangers.

Votre rencontre est digne de considération et d’intérêt aussi bien en raison de son niveau scientifique que de ses objectifs d’exploration et d’organisation ou de son thème multi-directionnel visant à la fois la recherche, l’université et l’entreprise les liant pour mieux les promouvoir et confirmant leur solidarité dans le cadre d’une action noble et engagée, à savoir le développement avec l’Homme comme source et finalité à la fois.

Comme on peut le constater à travers son ordre du jour et la répartition de son programme, cette réunion est à deux dimensions. Une saine méthodologie les sépare, mais sans pour autant omettre ce qui les unit comme plate-forme et contenu et ce qui les marque comme interférence et complémentarité.

La première dimension porte sur la recherche scientifique qu’implique la coopération maroco-française et sur les contacts entre les universités et les entreprises des deux pays amis. La deuxième, quant à elle, a trait aux relations entre le Maroc et l’Europe, appelées à se rénover et à s’intensifier après que la Conférence de Barcelone leur ait ouvert de vastes espaces liant étroitement les deux rives de la Méditerranée, leur assignant un destin commun et les présentant en tant qu’entités économiques sociales et civilisationnelles complémentaires et harmonieuses, ce que le partenariat euro-marocain est venu confirmer organiser et modeler conformément aux exigences de ses objectifs, viennent enfin les institutions spécialisées et les accords sectoriels nécessaires pour traduire tout cela dans la réalité.

Et c’est bien cette philosophie qu’il sied à notre avis de retenir pour votre rencontre qui vise à lier les deux niveaux, celui des relations entre les établissements universitaires et économiques marocains et français, d’une part, et, la politique de l’Union Européenne en matière de coopération méditerranéenne, d’autre part. C’est là une philosophie judicieuse que nous verrons volontiers devenir un précédent et un modèle dans les relations bilatérales et multilatérales.

Mesdames, Messieurs,

Nous rendons grâce au Très Haut d’avoir permis au Maroc de disposer aujourd’hui de quelque dix mille chercheurs titulaires d’un doctorat dans diverses branches de la connaissance alors qu’il n’en comptait que quelques dizaines dans les années soixante-dix. Cet accroissement a eu pour résultat d’élargir la part des établissements d’enseignement supérieur dans la formation d’en améliorer la qualité et d’inciter à la recherche fondamentale, source du savoir transmis aux étudiants à tous les niveaux universitaires. Ce corps de chercheurs marocains constitue désormais une importante richesse humaine et une réserve de compétences de capacités et de connaissances théoriques et pratiques. En plus du rôle de ce corps dans l’amélioration du niveau de la formation et de méthodes didactiques, notre pays est en mesure, grâce à lui, de réaliser de profondes mutations économiques et sociales.

Il appartient donc à ces savants chercheurs de mettre à pro fit les infrastructures mises à leur disposition dans les différentes préfectures et provinces du Royaume pour s’intégrer dans le processus de développement national et jeter les bases à coté de leurs activités traditionnelles, d’une recherche appliquée d’un haut niveau scientifique et technique, recherche qui devra promouvoir les capacités scientifiques et techniques professionnelles, créer des technologies idoines de pointe et organiser un système d’information susceptible de conduire à la décision juste et aux solutions des problèmes de développement, ce qui aboutira en fin de compte à l’élaboration d’un cadre bien défini pour l’exploitation de la recherche scientifique à des fins de développement économique et social à l’échelle régionale et nationale.

Cette réalité exige une action sérieuse et soutenue en vue d’établir un partenariat entre l’université et l’entre prise afin de faire de la recherche scientifique un facteur essentiel de développe ment et un puissant stimulant pour promouvoir la qualité, la créativité et la compétitivité. Cette action montre, cependant, qu’un décideur économique, quelle que soit son importance, ne peut à lui seul posséder les moyens de développer les technologies dont il a besoin, d’où la nécessité d’une démarche collective au sein d’un réseau technico-économique comprenant les universités, les organismes de recherche scientifique, les centres industriels, les entreprises, les consommateurs et les pourvoyeurs de capitaux...

Nul doute que la coopération internationale a un rôle important à jouer dans le cadre de ces nouvelles orientations. En s’appuyant sur une approche de complémentarité, cette coopération peut tirer profit des expériences scientifiques réussies, consolider les capacités internes par le transfert rapide des technologies avancées et du savoir théorique et pratique et enfin, promouvoir la qualité dans les secteurs productifs. En voulant lier la recherche scientifique aux nécessités du développement économique et social, le Maroc entend affronter ce grand défi qu’est l’amélioration du niveau et de la qualité de vie de ses citoyens et leur préparation à s’intégrer avec succès dans l’économie mondiale fondée sur la créativité et la compétitivité.

La communauté scientifique marocaine est appelée, aujourd’hui plus que jamais, à approfondir la réflexion sur le contenu de la recherche scientifique et ses dimensions et sur les structures qu’elle nécessite pour atteindre ses nobles objectifs. Si notre devise était jusqu’à présent : "la recherche scientifique fait partie intégrante de l’université", nous nous devons de lui adjoindre aujourd’hui un autre volet : "la recherche scientifique fait partie intégrante de l’entreprise".

Nous souhaitons que votre rencontre soit couronnée de succès et qu’elle atteigne tous ses objectifs, priant Le Tout Puissant de nous guider sur la bonne voie.

17/04/1996

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