Malgré leur hausse continue, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne contribuent pas à la croissance économique du Maroc, révèle un récent rapport gouvernemental, notant que la part de ces fonds dédiée à l’investissement reste...
"Parmi les questions auxquelles nous accorderons également un intérêt particulier, celle de notre communauté établie à l’étranger, en réfléchissant sérieusement à aplanir les difficultés auxquelles elle est confrontée, en œuvrant à résoudre ses problèmes et à renforcer ses liens avec la mère-patrie."
Premier discours du Trône de S.M. le Roi Mohammed VI, le 30 juillet 1999.
Le premier discours du trône évoquait déjà, aux premières heures du nouveau régime, les marocains résidents à l’étranger et l’intérêt royal pour cette communauté qui a de tout temps participé à l’évolution et à la construction du pays.
Pour le Maroc, au delà des milliards de dirhams en devises qui pèsent lourd dans les ressources de l’économie, on comprend aujourd’hui, dans un pays en mutation, le rôle primordial que peut jouer cette communauté pour concourir à son émergence après avoir assuré sa subsistance.
La première génération de MRE a assuré en effet, des années durant, les ressources de leurs familles restées au pays. C’était d’ailleurs, dans un pays où l’influence de la famille est forte, l’objectif premier des nouveaux émigrants.
Deux générations plus tard, la donne a changé, des familles se sont constituées dans les pays d’accueil, les enfants vont à l’école de la république, les attaches et le rapport au pays d’origines sont différents.
Pendant ce temps, on a voulu troquer la douleur du déracinement par des rêves d’intégration dans un modèle de vie de référence sans se soucier des identités. En résulte aujourd’hui des crises graves, profondes, violentes, résultats d’un combat perdu contre ces identités blessées.
Ces crises ont le mérite de poser enfin les vraies questions de l’intégration au « karcher ». La discrimination dite positive, médiatisée, tente de masquer 40 ans d’obscurantisme social, dont les premières victimes sont les plus fragiles.
Beaucoup, aujourd’hui, n’y croient plus, et se retournent vers leur origine, comme pour jouer une nouvelle carte, tournant le dos au discours de façades, à la république ratée.
C’est là que le discours royal et les efforts du pays trouvent des échos positifs, malgré le chemin qui reste à faire, et les difficultés graves que vit encore le pays, dans l’économie, l’administration, la pauvreté, la corruption.. Les Marocains de l’étranger, deviennent dans leur pays, des Français résidents à l’étranger qui évoluent sans complexe, et réalisent le rêve de retour de leurs parents. C’est est ainsi un capital humain, autrement valorisé, qui participe à l émergence de par une culture de l’entreprise forte.
"Car la richesse et l’énorme potentiel que représentent les MRE ne se réduisent pas au transfert de devises, mais bien dans l’expérience du travail dans des économies structurées et évoluées, dans la maîtrise de l’organisation et de la gestion d’entreprises modernes, et dans une culture d’entreprise dont ils peuvent faire profiter le pays. "
C’est aussi pour beaucoup, un capital investissement, qui remplacera peu à peu, les flux de devises sans valeur ajoutée, dont la pérennité ne peut être assurée dans l’état.
Au Maroc, la réalité de l’émergence, la volonté politique (royale), l’ouverture du pays, la démocratisation, sont autant de messages séduisants qui font l’alternative à une population exclue qui subit la première, l’échec du concept républicain. Ceux qui tentent l’expérience, sont de plus en plus nombreux. Leur implication ici est à l’antipode de ce qu’était leur exclusion là-bas.
Rien n’est gagné d’avance, mais la double culture, l’énergie et la foi dans leurs valeur ajoutée, en font des citoyens moteurs de la nouvelle courbe de développement qui se dessine. Il reste au pays à communiquer encore, par des signes concrets et visibles pour convaincre et donner envie de participer à cette aventure qui défie les vagues migratoires et la fermeture de la France de Sarkozy.
• Abdellah RAML
• Son blog
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