25ème édition de l’Université d’été Al Moâtamid Ibn Abbad

14 juillet 2010 - 16h42 - 2010 - Ecrit par : L.A

"Louange à Dieu,

Prière et salut soient sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Altesses, Excellences, Mesdames, Messieurs,

Il Nous est agréable, à l’ouverture du trente-deuxième Festival culturel international d’Assilah, de vous adresser ce message, en souhaitant, tout d’abord, la bienvenue à l’invité d’honneur de cette édition, l’Etat des Emirats Arabes Unis.

Nous saluons également les éminentes personnalités qui y prennent part, notamment les intellectuels, les hommes politiques, les économistes, les professionnels de l’information et les acteurs de la société civile. Qu’ils soient tous les bienvenus au Royaume du Maroc et dans cette belle ville d’Assilah.

Nous tenons à rendre hommage à la Fondation du Forum d’Assilah et à son Secrétaire général, Notre dévoué serviteur, M. Mohammed Benaissa, pour les efforts généreux qu’il n’a cessé de déployer afin de faire de ce rendez-vous international un haut lieu de culture, une plate-forme de dialogue et de débat, et un espace d’échange de vues sur les principales problématiques mondiales et autres questions d’actualité.

Nous nous félicitions du thème que vous avez retenu pour le lancement d’une série de colloques et de séminaires prévus dans le cadre de la vingt-cinquième session de l’Université d’été Al-Moâtamid Ibn Abbad, à savoir "Les énergies renouvelables : un bond en avant sur la voie du développement humain".

Nous jugeons ce thème d’autant plus important qu’il est intimement lié aux questions d’environnement, qui ne constituent plus de simples préoccupations théoriques abstraites, mais elles s’imposent désormais comme autant de défis majeurs qui interpellent la communauté internationale, voire l’humanité tout entière, au vu de la dégradation accélérée et des dérèglements des écosystèmes, et au regard de l’exploitation abusive des ressources naturelles.

Mesurant l’ampleur de ces défis, le Maroc s’est constamment attaché à concilier les impératifs du développement socio-économique avec la nécessité de préserver l’environnement et de faire face aux changements climatiques.

Ayant en vue le rôle majeur des énergies renouvelables propres dans la promotion du développement humain durable, Nous avons procédé, dans le cadre d’une nouvelle stratégie de développement, au lancement d’une ambitieuse initiative nationale pour le développement humain en général, et d’un projet pilote de portée internationale dans le domaine de l’énergie solaire en particulier.

Il s’agit de deux grands projets notoirement connus qu’il n’y a pas lieu de présenter ici, même brièvement, car Nous sommes convaincu que ce colloque vous donnera l’occasion d’en être mieux informés à travers des fiches techniques détaillées et des données exhaustives sur leurs termes de référence, leurs caractéristiques, leurs objectifs et leurs performances actuelles et potentielles.

Dans le même cadre, Nous avons lancé un vaste projet d’énergie éolienne, prévoyant la création de nombreuses centrales éoliennes, et avons tenu à ce que la région nord du Royaume, eu égard à son important potentiel en la matière, abrite le plus grand parc du genre en Afrique.

C’est une initiative qui s’inscrit dans le cadre d’un programme visant la mise en place de nouveaux parcs éoliens. Ces réalisations en matière d’énergies renouvelables sont de nature à renforcer la production hydroélectrique de notre pays, notamment grâce aux avancées qui lui sont mondialement reconnues en matière de construction de barrages.

Ainsi, les centrales fonctionnant avec des énergies renouvelables représenteront 42 pc de la capacité électrique totale installée à l’horizon 2020.

Altesses, Excellences, Mesdames, Messieurs,.

Eu égard à leur portée universelle, les problématiques environnementales requièrent des solutions collectives, des réponses intégrées et une participation citoyenne. Elles nécessitent également l’adoption d’une gouvernance écologique équilibrée et équitable.

Partant, la communauté internationale se doit désormais d’agir dans les meilleurs délais afin de mettre au point un nouvel accord environnemental permettant de relever les défis écologiques majeurs de notre temps, et s’appuyant sur le principe de coresponsabilité, tenant compte de la diversité des cas et des situations. Cette relation contractuelle ne saurait être juste et équitable que si les pays avancés assument leurs responsabilités historiques dans le domaine écologique, en s’engageant, notamment, à entreprendre, selon un calendrier rigoureux, des actions concrètes, audacieuses, contraignantes et applicables pour la réduction des gaz à effet de serre.

Le Maroc forme le souhait que l’Accord de Copenhague puisse, en dépit de ses insuffisances, fournir une base appropriée pour la conclusion d’un accord global contraignant, qui pourrait être adopté en fin d’année, à l’occasion du Sommet de Cancun.

Dans une logique proprement régionale, la zone méditerranéenne dispose, à travers l’Union pour la Méditerranée, des atouts nécessaires pour être un espace idoine pour le traitement des problèmes d’environnement et d’énergie, et de leur impact économique sur les pays de la région. Cela devrait se faire dans le cadre d’une approche participative fondée sur l’élaboration de stratégies intégrées et adéquates pour le développement technologique, ainsi que sur la mise au point de projets concrets couvrant tous les domaines, notamment les énergies renouvelables.

Par ailleurs, la nouvelle révolution, actuellement à l’Œuvre dans les secteurs de l’énergie et de l’économie verte, ouvre des perspectives prometteuses devant l’humanité en lui offrant les gages d’un avenir meilleur pour le développement durable auquel elle aspire.

Ce créneau si porteur se heurte, néanmoins, à bon nombre d’obstacles, surtout dans les pays du Sud. Au premier chef, il y a la problématique des ressources financières nécessaires pour développer et encourager l’investissement dans le domaine des énergies renouvelables, ainsi que l’absence de normes technologiques universelles en la matière.

A cela s’ajoute le fait que le progrès technique ne suit pas l’évolution des défis engendrés par le progrès industriel et la mondialisation débridée. Face à cet état de choses, il incombe aux pays industrialisés d’apporter aux pays du Sud, en Afrique, dans le monde arabe et en Amérique du Sud, tout le soutien et toute l’assistance nécessaires, et de faciliter le transfert de la technologie en direction de ces nations qui recèlent d’énormes potentialités pour la production des énergies renouvelables.

Le Maroc, fort de sa situation géographique et géostratégique singulière, est apte à devenir une passerelle et une plate-forme pour les échanges énergétiques entre les pays du Sud et entre le Nord et le Sud. C’est pourquoi il considère la mise en place de l’Agence marocaine de l’Energie solaire, avec son cadre de référence et son expérience pilote, comme un chantier modèle ouvert aux pays frères, surtout ceux d’Afrique.

D’un point de vue stratégique, le monde est entré dans une nouvelle ère dans laquelle nous devons impérativement nous engager, car rater une telle occasion équivaudrait à manquer un rendez-vous décisif avec l’Histoire.

Si nous sommes d’accord que les ressources naturelles et énergétiques, abondamment disponibles dans les pays du Sud, ont fait l’objet d’une exploitation massive et abusive à l’époque coloniale, nous devons, en revanche, admettre qu’elles n’ont pas été adéquatement mises en valeur au lendemain des indépendances, hormis des cas rares où une gestion judicieuse de ces richesses a été assurée.

Pis encore, ces ressources ont, dans de nombreux cas regrettables, servi à nourrir des velléités hégémonistes et expansionnistes, à entretenir une course à l’armement - aussi effrénée qu’inutile - à tramer des complots pour le démembrement de pays, et à assouvir les visées et les chimères de polarisation idéologique. Tant et si bien que ces richesses se sont souvent transformées en malédiction. Ils étaient bien grands les espoirs que les peuples plaçaient, à l’époque, dans la valorisation de ces richesses que l’on voyait investies, selon les règles de bonne gouvernance, dans le développement humain, économique, social et culturel auquel ils aspiraient.

Nous vivons à une époque où prévalent les notions de développement durable et de démocratie participative, et où s’impose la nécessité impérieuse de préserver la souveraineté et l’identité des nations, dans le cadre de groupements économiques permettant de tirer le meilleur parti de la mondialisation et d’en conjurer les effets pervers. Il faut, donc, veiller à ce que ces richesses et ces énergies ne soient utilisées que pour servir l’intérêt général.

Cet objectif ne peut être atteint qu’à la condition de renoncer aux chimères d’un hégémonisme révolu, de corriger les ratés du passé et de mettre les richesses des pays du Sud, aussi bien naturelles qu’humaines, au service du progrès auquel aspirent leurs peuples respectifs. Il convient également de mobiliser ces ressources de sorte à raffermir les liens de solidarité et d’intégration unissant ces pays, et de conforter les relations de complémentarité qu’ils entretiennent avec leur environnement régional et international.

Altesses, Excellences, Mesdames, Messieurs,

Eu égard à la notoriété dont jouit le prestigieux Forum d’Assilah, et compte tenu du large savoir-faire, de la compétence et de la clairvoyance qui sont reconnus aux personnalités de renom associées à l’animation des colloques de haute facture qui s’y tiennent, Nous sommes convaincu que cette importante rencontre débouchera sur l’élaboration de propositions à même de favoriser la prise de conscience de la complexité de la problématique écologique et d’éclairer les différents aspects de l’évolution en cours dans le domaine des énergies renouvelables.

Nous pourrons ainsi faire bon usage du soleil, du vent et de l’eau dont Dieu nous a fait gracieusement don, de sorte que les peuples de la terre puissent réaliser l’essor auquel ils aspirent et mener une existence aussi paisible que digne.

En dédiant son principal colloque à ce thème universel, l’Université Al-Moâtamid Ibn Abbad confirme et conforte le rayonnement dont le Forum d’Assilah jouit à l’échelle nationale, régionale et internationale, en tant que lieu-phare où la culture est consacrée comme puissant levier et comme vivier inépuisable de créativité humaine dans le développement et le progrès.

Mieux encore, la matrice culturelle est tout aussi importante - sinon davantage - que les ingrédients proprement matériels. Cela vaut plus particulièrement à l’ère de la société du savoir et de la communication, où la culture est un outil qui contribue non seulement à la promotion du développement global, mais aussi au règlement des grandes problématiques mondiales, présentes et futures.

Pour mener à bonne fin votre mission, vous pouvez compter sur ce qui fait la notoriété du Forum d’Assilah et de son Université d’Eté, à savoir une prédilection pour le débat libre et constructif, pour les vertus de l’interaction civilisationnelle et culturelle, de la fraternité humaine, de la citoyenneté universelle, de la solidarité, de la tolérance, de la modération et du respect de la dignité humaine.

Nous tenons fermement à ce que notre pays demeure l’incarnation éclatante de ces valeurs sublimes. Le Forum d’Assilah en est une illustration rayonnante. En effet, les multiples rencontres culturelles et artistiques abritées par notre pays - toutes expressions confondues - attestent, entre autre particularités, de l’esprit d’ouverture qui anime le Maroc à l’égard des autres civilisations.

Nous vous souhaitons encore une fois la bienvenue dans la charmante ville d’Assilah et dans votre deuxième pays, le Maroc, et implorons le Très-Haut de couronner vos travaux de succès.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh".

10/07/2010

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