Le Maroc, un dragon économique ?

13 mai 2003 - 13h15 - Economie - Ecrit par :

Le Maroc doit, dès à présent, définir clairement et durablement son positionnement pour être reconnu par les investisseurs lorsqu’il sera acteur à part entière de la zone de libre échange, ont recommandé les participants au séminaire sur la création d’agences de promotion de l’investissement.

Dans la perspective de l’entrée dans la zone de libre échange, ont-ils fait remarquer, le Maroc va se trouver en concurrence directe avec les pays de l’Europe de l’Est qui seront pleinement intégrés au moment où les autres pays de la Méditerranée (Tunisie, Turquie, Algérie, Portugal et Espagne) possèdent des atouts semblables à ceux du Maroc.

Le Maroc, qui possède tous les ingrédients pour profiter pleinement de son entrée dans les zones de libre échange avec les Etats-Unis et l’Union européenne, ne doit pas simplement miser sur le coût bas de la main d’oeuvre, mais faire connaître ses compétences techniques et les débouchés de son marché intérieur, selon les participants.

Parallèlement aux réformes structurelles entreprises, des actions doivent être également menées pour inciter à la création d’entreprises, attirer des investisseurs étrangers et stimuler les exportations, ont-ils estimé.

Pour être efficace sur les segments retenus, le Maroc doit, selon les participants, mettre en avant une offre territoriale et des moyens d’organisation renouvelés et structurer un organisme qui soit l’interlocuteur pivot avec les investisseurs exogènes, lequel organisme aura la charge de détecter les opportunités d’investissement en amont et d’assurer un suivi régulier une fois l’entreprise établie.

Pour les participants, le Maroc doit passer du stade de "dragon touristique" à celui de "dragon économique" puisqu’il possède tous les atouts pour remonter la chaîne de valeur industrielle (textile, IAA, sous-traitance mécanique et électrique, électronique, aéronautique...).

Ce séminaire est organisé dans le cadre des activités réseau euro-méditerranéen des agences de promotion des investissements (ANIMA). L’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), assistée par l’Institut national du commerce extérieur (Italie) et la Direction des investissements relevant du ministère chargé des Affaires générales, des Affaires économiques et de la Mise à niveau de l’économie, a été chargée par la Commission des Communautés européennes de développer le réseau ANIMA.

Financé par l’Union européenne (UE), le projet ANIMA est intégré au programme de coopération entre l’UE et 12 pays partenaires du Sud et de l’Est de la Méditerranée (Algérie, Autorité palestinienne, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie et Turquie). Ce projet, qui s’étale sur trois ans, a pour objectif d’accroître les investissements étrangers directs (IDE) dans la région méditerranéenne en provenance des pays de l’UE et d’autres partenaires de la région.

Il est prévu dans le cadre de cette initiative de développer la coopération entre les agences européennes et méditerranéennes de promotion de l’investissement (API), d’assurer la promotion globale du "site Méditerranée", de créer un réseau d’agences travaillant en synergie dans les domaines de la formation, des transferts de compétences, de l’intelligence économique, de la prospection de projets, des contacts, des bases de données et des études régionales.

L’adhésion au projet ANIMA est une des expressions de la volonté du Maroc de participer à la prospérité de la région et traduit sa disposition à oeuvrer pour assurer les conditions d’une croissance régulière basée sur les investissements productifs. ANIMA est un outil dont la réussite pourra servir de modèle dans le futur à d’autres instruments de mise en oeuvre du partenariat économique euro-méditerranéen.

Les attentes des séminaires organisés au Maroc sont principalement la professionnalisation des métiers de la promotion, l’approfondissement des relations de partenariat et d’échange entre les différents intervenants ainsi que la maturation du système national de promotion des investissements.

MAP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Politique économique

Ces articles devraient vous intéresser :

Orange Maroc : A fond dans la 5G et la fibre

Le groupe Orange ambitionne de renforcer ses investissements au Maroc où il emploie déjà quelque 3 500 personnes. Le géant français des télécoms place le royaume au cœur de sa stratégie d’expansion en Afrique et au Moyen-Orient.

Maroc : 96 milliards pour moderniser le réseau ferroviaire avant 2030

Dans la perspective de la Coupe du monde 2030, le Maroc s’active pour moderniser son réseau ferroviaire. Un programme d’investissement de 96 milliards est prévu à cet effet.

Mondial 2030 : le Maroc se dote de 18 TGV supplémentaires

Au Maroc, les projets de développement liés à la Coupe du monde 2030 avancent à bon rythme. Parmi eux figure l’extension du réseau de train à grande vitesse qui impactera 59 % d’usagers.

Maroc : ces investisseurs étrangers piégés

Au Maroc, plusieurs investisseurs étrangers ont engagé des ressources importantes dans certains secteurs comme l’agriculture, l’immobilier, la restauration, sans une étude préalable. Conséquence, ils ont enregistré des pertes colossales du fait de la...

Les Marocains paieront plus cher la bonbonne de gaz

Comme décidé par le gouvernement, le prix de la bonbonne de gaz va augmenter dès l’année prochaine. Celle-ci devrait se poursuivre les années suivantes.

Des centaines de milliards de dirhams pour transformer le Maroc

Le Maroc accélère la transformation de ses infrastructures dans la perspective de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030. Des investissements importants sont mobilisés pour soutenir les projets d’envergure en cours et à venir.

Marocains du monde : une diaspora généreuse mais peu investie

Malgré des transferts de fonds records, la contribution des Marocains résidant à l’étranger à l’investissement productif au sein de leur pays d’origine demeure en deçà des attentes. Cet enjeu a été au cœur des débats lors du premier Forum économique...

Achraf Hakimi transforme son amour du Maroc en bijou

Après l’hôtellerie, Achraf Hakimi, latéral droit marocain du PSG, qui a fraîchement décroché sa première Ligue des champions, investit dans la joaillerie, en donnant vie à un collier qui rend hommage à ses racines marocaines.

Maroc : les rues débordent de marchands ambulants

Les marchands ambulants au Maroc ont toujours pignon sur rue en dépit des politiques publiques mises en œuvre, des investissements consacrés à la construction de marchés et des campagnes de libération de l’espace public.

Le Maroc déroule le tapis rouge aux investisseurs MRE

Karim Zidane, le ministre délégué chargé de l’Investissement, a annoncé la décision du gouvernement de créer une cellule dédiée aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui souhaitent investir dans leur pays d’origine.