Chada Hassoun, de mère marocaine, remporte la Star Academy Arabe

1er avril 2007 - 02h10 - Culture - Ecrit par : L.A

Propulsée à la victoire de la Star Academy arabe, la chanteuse Chada Hassoun, nouvelle idole de l’Irak, a fait oublier au pays pour un temps les violences et les clivages confessionnels. Née dans une famille aisée d’un père irakien et d’une mère marocaine, Chada est sortie victorieuse du concours organisé vendredi au Liban, qui a réuni des candidats venus du Maghreb, d’Arabie saoudite, de Bahrein ou du Koweït.

Le temps d’une soirée, l’ascension de Chada a tenu à distance les peurs et les violences et a su rassembler sunnites, chiites ou Kurdes à travers l’Irak, où environ 500 personnes ont été tuées dans des violences, pour la plupart confessionnelles, depuis une semaine.

"Elle a réussi là où tous les politiciens ont échoué. Sept millions de votes (...) Aucun politicien n’a réuni autant de voix aux élections", commente Alaa Saber, un instituteur de Bagdad.

"Les Irakiens vivent dans la peur. Cette victoire est une joie. Elle unit l’Irak et nous oublions la haine", affirme Adel Hussein, responsable de la sécurité dans un grand hôtel de la capitale.

Ils étaient des millions à être rivés à leur petit écran et à voter pour leur star qui, en hommage à son pays, a brandi un drapeau irakien au moment de son triomphe.

Sept millions de SMS en provenance d’Irak ont porté Chada vers la victoire, alors que les trois opérateurs téléphoniques, qui se sont livré une concurrence féroce, en traitent en moyenne 150.000 par jour.
Le prix du SMS est passé à cette occasion de 45 cents à 15 cents de dollar, permettant à des familles pauvres de voter.
Au Kurdistan (nord), une région en grande partie épargnée par les violences, des milliers de gens sont sortis dans la rue pour fêter sa victoire.

A Bagdad, où un couvre-feu et l’insécurité empêchent de sortir le soir, des cris de joie ont couvert le vrombissement des générateurs électriques, achetés pour l’occasion pour pallier les coupures d’électricité.
Souad Abid, étudiante à l’université, se souviendra toujours du moment de la victoire lorsque Chada Hassoun s’est agenouillée et a embrassé le drapeau irakien. "J’ai partagé sa joie et ses pleurs. Elle a rendu tout le monde heureux".

Même l’establishment religieux "salue la victoire de cette femme qui a porté haut le nom de l’Irak", affirme Sabah Ahmed, un politicien de Najaf (centre), la ville sainte chiite où les tenues noires et austères des femmes contrastent avec les robes échancrées aux couleurs vives que portaient sur scène Chada et sa concurrente tunisienne.

"En tant qu’islamiste, j’ai des réserves sur la chanson (les milieux rigoristes l’interdisent, ndlr), mais avec sept millions de voix, elle bat tous les politiciens irakiens. C’est un facteur d’union pour le pays", ajoute-t-il.

Baptisée "La fille de la Mésopotamie" par une télévision privée irakienne, Chada, 26 ans, mène pourtant une vie bien différente de celle d’une Irakienne d’Irak, citant notamment le jet-ski comme l’un de ses hobbies.
Peu importe, après le football, qui avait aussi déclenché des sentiments d’union au sein de la population lors des jeux asiatiques et olympiques, Chada Hassoun est désormais un porte-drapeau de l’unité irakienne.
Et au moment de son sacre, la chanteuse a tenu à remercier ceux qui l’ont portée à la victoire.

"Je veux vraiment remercier les Irakiens qui ont voté pour moi. Les remercier pour leur amour. Je sens cet amour et je sens qu’ils sont contents malgré ce qu’ils vivent", a-t-elle dit à CNN, présent sur le plateau de l’émission, près de Beyrouth.

"C’est pour cela que c’était mon rêve de les rendre heureux".

AFP - Sabbah Jerges

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