L’Etat s’apprête à signer un contrat-programme avec les promoteurs immobiliers

28 avril 2009 - 19h21 - Economie - Ecrit par : L.A

Les promoteurs immobiliers auront bientôt leur contrat-programme. Leur fédération finalise actuellement les mesures devant servir de base au dit contrat et tout porte à croire que sa signature est prévue pour cette année.

D’ailleurs, la question a été abordée lors de la réunion du 9 avril tenue entre la FNPI et le ministère de l’habitat et de l’urbanisme. « Nous avons discuté de l’état d’avancement des négociations engagées dans le cadre du contrat programme et avons constaté que nous étions proches de la finalisation de ce contrat. Nous pensons même pouvoir le signer dans les semaines qui viennent », se réjouit Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).

Les promoteurs réclament le maintien du taux de TVA à 14%

Une information confirmée par le ministère de l’habitat et de l’urbanisme au sein duquel on explique que « les concertations entre la FNPI et le ministère sont très avancées. Ces négociations ont concerné également le ministère de l’intérieur et celui des finances en ce qui concerne les diverses procédures administratives et le mode de passation du foncier public », confie une source autorisée qui précise que toutes les questions soulevées par la FNPI ont été étudiées par les départements concernés. Elle ajoute que plusieurs solutions ont été retenues d’un commun accord et qu’on peut donc s’attendre à « une signature proche ».

Toutefois, poursuit-on auprès du ministère de l’habitat, les promoteurs immobiliers ont émis le souhait de se concerter avec l’Agence nationale de la conservation foncière, de la cartographie et du cadastre (ANCFCC) pour éclaircir certaines procédures et rapports entre eux et cette administration. Allusion est faite au litige qui oppose les promoteurs immobiliers à l’ANCFCC concernant la grille tarifaire des droits proportionnels payés par les promoteurs au moment de l’éclatement des titres fonciers.

Au final, le contrat programme qui sera signé par la FNPI et l’Etat porte sur plusieurs aspects. A commencer par les impôts. En effet, dans un mémorandum présenté au premier ministre en octobre dernier, qui reprend les principales propositions pour le contrat programme, les promoteurs insistent sur les délais de remboursement de la TVA. En fait, la FNPI propose de ramener le délai de 2 mois à un seul, avec des intérêts moratoires en cas de non-respect desdits délais. De plus, elle réclame bien évidemment le maintien du taux de TVA à 14% au lieu de 20%.

Dans le registre des doléances un peu plus corsées, la FNPI revient sur l’article 65 du Code général des impôts qui donne droit à l’administration fiscale d’étendre presque systématiquement le redressement du prix d’achat d’un bien par l’acquéreur au vendeur, en matière d’IS, IR et de TVA. Très gênés par cette disposition, les promoteurs réclament son abrogation ou « du moins la limitation de son application au cadre légal d’un contrôle fiscal ». Le tout, avec une possibilité de contestation suivant la procédure contradictoire normale, telle que prévue par le Code général des impôts.

Outre le volet fiscal, la fédération s’attaque également aux procédures administratives comme le permis de construire et la sécurité dans les chantiers. « Dans le même ordre d’idées, la fédération réclame le rattachement de l’Agence urbaine de Casablanca au ministère de l’habitat et de l’urbanisme au lieu du département de l’intérieur », ajoute-t-on. Ce sera une véritable rupture si cette requête est acceptée.

Focus : Les doléances caduques

En 2008, les promoteurs immobiliers, qui travaillaient déjà sur le contrat-programme avaient formulé quelques doléances devenues caduques. Il en va ainsi de la revalorisation de la valeur immobilière totale (VIT) du logement social entre 250.000 et 300.000 DH. Cette proposition ne peut plus être justifiée puisque plusieurs promoteurs ont répondu par l’affirmative à l’appel du ministère de l’habitat pour construire des complexes immobiliers mixtes qui comprendront des logements à 140.000 DH, ceux de 200.000 DH et des appartements pour la classe moyenne. La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) avait également formulé une proposition concernant la mise en place d’un fonds pour le soutien de la solvabilité de la classe moyenne. Cette proposition a été satisfaite en mars dernier puisque le ministère de l’habitat a formalisé l’extension du fonds de garantie de l’Etat aux salariés de la classe moyenne en portant le montant de la garantie du prêt à 800.000 DH.

Source : La vie éco - N. B.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Convention

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’aide à l’achat de logement bientôt effective

Le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a annoncé la mise en place prochaine d’un dispositif d’aides directes au logement pour les primo-acquéreurs.

Maroc : l’aide au logement booste le marché de l’immobilier

Au Maroc, le nouveau programme d’aide à l’acquisition de logements est susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène au marché immobilier.

Terres soulaliyates : mise en garde du ministère de l’Intérieur

La légalisation des signatures portant sur des transferts de propriété de terres soulaliyates est « illégale » et peut donner lieu à des poursuites judiciaires, a rappelé le ministère de l’Intérieur aux présidents des collectivités territoriales.

Maroc : l’agent immobilier associé à la lutte contre le blanchiment d’argent

Le Maroc veut impliquer la profession de l’agent immobilier dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mais sa réglementation s’avère avant tout urgente.

Aide au logement : succès auprès des MRE

Près d’un quart des potentiels bénéficiaires de l’aide au logement sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les inscriptions ont démarré le 1ᵉʳ janvier.

Achat de logement au Maroc : les notaires baissent les prix

Les notaires vont accompagner et soutenir les citoyens à travers tout le Maroc, tout au long du processus d’octroi de l’aide directe au logement (2024-2028). Une convention a été signée dans ce sens.

Constructions illégales au Maroc : un guide pour les bonnes pratiques

La ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, du logement et de la politique de la ville, Fatima Zahra Mansouri, a fait part aux directeurs des agences urbaines des difficultés notées dans la mise en œuvre de la procédure de...

BTP : Le Maroc en mode « chantier permanent »

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) marocain est en plein essor. En 2024, l’investissement public dans ce domaine a connu une augmentation fulgurante de 56 % par rapport à l’année précédente, atteignant un montant de 64 milliards de...

Les MRE, une solution à la crise de l’immobilier marocain ?

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent de manière considérable à la relance du secteur de l’immobilier au Maroc, durement touché par la crise sanitaire du Covid-19, la guerre en Ukraine et la flambée mondiale des prix des matières...

Difficile de trouver une offre adéquate sur le marché de l’immobilier marocain

Le marché de l’immobilier au Maroc fait face à un déséquilibre entre l’offre en logements et la demande émanant des acheteurs. Ces derniers ont du mal à trouver une offre adéquate.