Il y a 100 ans, la France et la Grande-Bretagne partageaient le Moyen-Orient

27 avril 2020 - 09h30 - France - Ecrit par : S.A

Le partage du Moyen-Orient entre la France et la Grande-Bretagne remonte à 100 ans. Retour sur un diktat dont les conséquences sont dévastatrices.

"Ce centenaire sera pourtant bien peu marqué, car la mémoire collective associe un tel partage aux accords Sykes-Picot, conclus quatre ans plus tôt entre les négociateurs anglais et français qui leur ont donné leur nom. Ces accords secrets, signés durant la première guerre mondiale, n’ont pourtant jamais été appliqués", écrit Jean-Pierre Filiu, historien et arabisant, dans un article publié sur le site web du journal Le Monde.

À l’en croire, ce n’est qu’en avril 1920 que la France et la Grande-Bretagne obtiennent la Syrie et le Liban, pour la première, la Palestine et l’Irak, pour la seconde, au cours de la conférence internationale de San Remo. "En 1917, le président américain Woodrow Wilson, qui engage les États-Unis aux côtés de la Grande-Bretagne et de la France en 1917, plaide, à la fin du conflit mondial (première guerre mondiale, NDLR), en faveur d’une ‘Société des Nations’ qui consacrerait le droit des peuples à l’autodétermination. Mais la vague isolationniste qui traverse son pays en 1919-20, entraîne le désaveu de Wilson par le Sénat", raconte l’historien.

En conséquence, la conférence se déroule, du 19 au 26 avril 1920, à San Remo, villégiature italienne, à une quarantaine de kilomètres de Monaco, sans la participation des États-Unis. "Seule compte en effet pour les participants à San Remo, la définition des ‘mandats’ que la SDN va confier à la France et à la Grande-Bretagne au Moyen-Orient", poursuit l’arabisant.

C’est ainsi que le 25 avril 1920, les participants accordent leurs violons et attribuent des mandats de la SDN à la France sur la Syrie et à la Grande-Bretagne sur l’Irak et la Palestine. Le lendemain, ils valident l’ensemble des conclusions, dans la perspective du traité de paix qui sera signé plus tard avec l’Empire ottoman.

Après la neutralisation des nationalistes de Damas par les troupes françaises au mois de juin 1920, la France divise la Syrie entre un "Grand-Liban", un "État de Damas", un "État d’Alep", un "État des Alaouites" et un "État des Druzes". De son côté, la Grande-Bretagne réussit à maîtriser les nationalistes en Irak, en octobre 1920 et établit, en 1922, l’état-tampon de Transjordanie entre ses deux mandats de la Palestine et d’Irak, tout en intégrant la "déclaration Balfour" dans son propre mandat sur la Palestine.

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Sujets associés : France - Grande-Bretagne - Irak - Palestine - Syrie

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