Les plages marocaines où il fait bon de se baigner cette année

26 juin 2008 - 21h33 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le verdict est tombé : 28 stations sont jugées non conformes à la baignade. L’exercice d’évaluation de la qualité des plages surveillées est devenu désormais un rituel, où l’on distribue les bonnes et mauvaises notes et que les autorités des villes attendent avec hantise.

D’abord les cancres. Il faudrait éviter de vous baigner dans la plage Calabonita dans la province d’Al Hoceïma, à Asilah port et à Tanger ville et Malabata. Les eaux de la plage Miami à Larache, celles de Rabat, Salé, Ouled Hmimoune et Aïn Sebaâ à Casablanca et Sidi Ifni dans la province de Tiznit ne sont pas bonnes non plus. Tout n’est pas à blâmer puisque une trentaine de stations ont connu une amélioration.

En tout cas, la zone méditerranéenne compte 25 plages et 71 stations de surveillance réparties entre Saïdia et Tanger. Le nombre de prélèvements réalisés entre mai 2007 et février de cette année s’élève à 781, soit 24,3% du total national, souligne le rapport. Il est à noter que le classement des eaux de baignade se fait en quatre catégories : A (bonne qualité), B (moyenne qualité), C (momentanément polluée) et D (mauvaise qualité). Les auteurs du document tirent la sonnette d’alarme pour la plage de Calabonita dont les eaux se dégradent régulièrement. En effet, la qualité de l’eau est passée de la catégorie B à D en l’espace de deux saisons. Il est urgent de mettre en place un système d’assainissement pour les rejets d’eaux usées des quartiers avoisinants et des abattoirs.

A Saïdia, la qualité des eaux s’améliore. La suppression des guinguettes et autres activités génératrices d’eaux usées a contribué à maintenir le niveau. Le rapport recommande de doter toutes les activités à venir de systèmes de dépollution avant le déversement et de trouver une solution au problème de la pollution transfrontière. De l’autre côté de la Méditerranée, la plage de Martil s’est vu renforcée en poubelles et moyens humains pour la collecte des déchets. Le rapport conseille de maintenir ce niveau d’infrastructure d’hygiène afin de stabiliser la qualité en catégorie A, notamment par la dépollution du bras Mort, appelé Diza. Pour la plage de M’diq, les eaux usées sont responsables de la fluctuation de la qualité de la baignade. Toujours les rejets mis en cause. Quant à la plage Tres piedras, il est recommandé de l’équiper en douches et toilettes opérationnelles afin de stopper la dégradation de la qualité et revenir à la classe A.

A Nador, la dépollution du littoral doit être accélérée afin d’éviter la pollution de la Marchica où prolifèrent des algues en grandes quantités qui s’échouent sur la plage. Autre point noir, la plage de Sania Torres. Là encore, un système d’assainissement doit être mis en place. Cette plage doit être également équipée en douches et toilettes.

Le rapport a également abordé la zone Atlantique qui dispose de 75 plages et 226 stations de surveillance. Les auteurs du rapport s’attendent à ce que les programmes d’aménagement des plages d’Agadir et de Taghazout facilitent l’élimination des rejets en mer et permettent de généraliser la qualité A sur cette zone.

Pour eux, le confinement des rejets d’eaux usées de Sidi Ifni a donné des résultats positifs, mais cette mesure n’est pas pérenne. Il est conseillé d’accélérer le projet de station d’épuration des eaux de la ville.

D’une manière plus générale, le rapport recommande plusieurs actions en vue de préserver la qualité environnementale des plages marocaines. Outre la mise en place des stations d’épuration des eaux usées et des dispositifs d’assainissement pour les rejets solides et liquides des villes côtières, il est impératif de promulguer la loi sur la protection du littoral. Toujours sur le registre du littoral, il est conseillé de veiller au respect des dispositions des textes réglementaires, particulièrement celles relatives aux carrières et aux études d’impact sur l’environnement.

Aussi, l’idée de créer une instance nationale chargée de l’aménagement des zones côtières fait son chemin. Le document insiste sur la nécessité de poursuivre le programme de partenariat avec les communes, les opérateurs économiques et les associations pour la gestion des plages. Ce qui a été entrepris à l’initiative de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement abonde dans ce sens. D’ailleurs, la Fondation, présidée par la princesse Lalla Hasna, est partenaire dans ce programme de surveillance de la qualité des eaux de baignade. Son travail, initié depuis quelques années, est à l’origine de l’octroi du label « Pavillon bleu » aux plages les plus propres du pays, selon les exigences internationales en matière de qualité et de sécurité.

Sur le chapitre de la protection de l’environnement, le département de tutelle d’Abdelkébir Zahoud a changé d’approche. Fini le schéma classique du département sectoriel, place au terrain. Ainsi, le secrétaire d’Etat a décidé d’impliquer les acteurs locaux dans la mise à niveau environnementale. Pour cela, il lie l’eau à l’environnement, deux secteurs dont il a la charge, pour résoudre les problèmes des décharges, de la qualité de l’air, des rejets industriels…

Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui

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