C’est l’été qui s’annonce, et avec lui ces longues journées passées à la plage. Bronzage, promenades et farniente vont ponctuer la vie des estivants. Mais nos plages valent-elles vraiment le coup ? Depuis 14 ans, un programme de surveillance de la qualité des eaux de baignade est en place. L’analyse des résultats de surveillance est à la base de l’octroi du label « Pavillon bleu », standard international qualitatif pour la baignade, aux plages les plus propres du Royaume.
C’est mercredi 20 juin, à Rabat, que le rapport élaboré conjointement par le ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement (MATEE), ainsi que par le ministère de l’Equipement et du Transport (MET), avec l’appui de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, a été présenté.
Sur la façade méditerranéenne qui s’étend sur 500 km environ, on dénombre 24 plages et 63 stations de surveillance, réparties entre Saïdia et Tanger. Près de 681 prélèvements ont été effectués. Pour les provinces de Berkane (plage de Saïda), Nador (plage de Miami-Nador, Kariat Arekmane…), Chefchaouen (plage de Stehat, Oued Lao), tout va bien. Le laboratoire d’études et de surveillance de la pollution du MATEE et le laboratoire public d’essais et d’études du MET ont estimé que la qualité de l’eau varie entre « bonne » et « moyenne ». Pour les wilayas de Chefchaouen, Tétouan (excepté la plage de M’diq qui abrite provisoirement une eau polluée), situation identique. C’est dans la wilaya d’Al-Hoceïma que ça se complique un peu, sérieusement même… La plage de Calabonita est épinglée, avec ses eaux momentanément polluées ou de mauvaise qualité. En clair, il faudrait mieux éviter de s’y baigner…
Côté Atlantique nord, ce sont plus de 54 plages qui ont été inspectées grâce aux 177 stations de surveillance. 1.809 prélèvements ont été réalisés sur la zone allant de Tanger à Essaouira. Premier de la classe : la wilaya de Safi, qui n’affiche que des eaux de bonne qualité sur l’ensemble des plages contrôlées (Karam Daïf, Beddouza…), arrive ex æquo avec la province de Settat et sa plage de Sidi-Rahal ainsi qu’avec la province de Benslimane et sa célèbre plage de Bouznika. La province d’El-Jadida (avec ses plages de Lalla-Aicha-Bahria, ou Sidi-Bouzid ou encore Sidi-Abed…) remporte la médaille d’argent. Les provinces de Mohammedia et d’Essaouira pourront aussi accueillir les baigneurs en toute tranquillité cet été. C’est en revanche dans la wilaya de Casablanca et plus particulièrement dans les plages d’Ouled Hamimoun et d’Aïn-Sbaâ qu’il faudra éviter de se baigner, jusqu’à ce que l’eau redevienne… propre. Pour la province de Skhirat-Témara, on va pouvoir encore prendre de grosses vagues sans souci. C‘est du côté de la wilaya de Rabat-Salé que ça va mal. Les plages de Salé sont en effet dans le rouge selon les indicateurs microbiologiques utilisés par les deux laboratoires nationaux concernant les coliformes et streptocoques fécaux !!!
Pour la façade atlantique sud, qui s’étale d’Agadir à Dakhla et qui comprend 15 plages et 49 stations de surveillance, ce sont 539 prélèvements qui ont été opérés. Résultat des courses : plus de 93% des plages inspectées ont des eaux jugées de bonne et moyenne qualité. La wilaya d’Agadir est en tête des bons élèves. Les provinces de Tan-Tan et de Boujdour suivent. Seule la plage de Sidi-Ifni dans la province de Tiznit est à éviter.
Pour les recommandations émises par les deux ministères, c’est assez clair : il faut avant tout activer la mise en place des stations d’épuration des eaux usées et encourager la concession des services sanitaires au niveau des plages privées.
Une note d’espoir avec cette année l’apparition de 3 nouveaux pavillons bleus pour les plages d’Achakar, Aïn-Diab, et Essaouira, preuve que les efforts et les initiatives de protection de l’environnement côtier commencent à donner des résultats encourageants.
L’Economiste - Alexis Bensaad
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