L’état de conservation de la grande mosquée Hassan II, inaugurée il y a moins de dix ans à Casablanca, la deuxième du monde par sa taille après celle de La Mecque, fait l’objet d’une polémique entre un hebdomadaire marocain et les autorités de la ville.
L’immense édifice religieux inauguré en 1993, construit par la société française Bouygues au bord de l’océan Atlantique, serait en "danger d’effondrement" avec des "piliers qui menacent de tomber, du béton fissuré et de l’acier éclaté", a affirmé Maroc Hebdo en citant un rapport remis à la Communauté urbaine de Casablanca.
Les autorités de la ville ont démenti mercredi ces informations "alarmistes", assurant que l’usure observée sur les infrastructures de base de la mosquée "ne concernent qu’une partie de l’esplanade surplombant la mer".
"Les piliers, construits en béton plein, et supportant le monument principal de la mosquée, n’ont subi aucune altération", a assuré la Wilaya (préfecture) de Casablanca dans un communiqué.
La mosquée Hassan II, bâtie sur les plans de l’architecte français Michel Pinseau, avec son imposant minaret qui culmine à 200 mètres, est érigée sur un site de neuf hectares dont les deux tiers ont été gagnés sur l’océan.
Selon le rapport cité par Maroc Hebdo, les effets conjugués du vent et de la houle, en l’absence d’une digue spéciale de protection, ont progressivement eu raison du "béton à haute performance" (BHP) utilisé pour la construction du bâtiment.
Le rapport, qui recommanderait des travaux de consolidation d’un montant de quelque 400 millions de dirhams (environ 40 millions d’euros), serait en cours d’examen au palais royal, selon le journal.
La préfecture de Casablanca assure pour sa part que les signes d’usure du second temple musulman du monde sont "typiques de toutes les constructions soumises aux agressions physico-chimiques du milieu marin et font l’objet d’une maintenance appropriée et permanente".
Elle indique cependant que des travaux, déjà entrepris par "le constructeur de la mosquée", doivent "reprendre incessamment et se poursuivre dans l’avenir" tandis qu’une "auscultation" sera demandée à un bureau d’études "hautement spécialisé".
Laissant entendre qu’un débat existe bel et bien à ce sujet, la préfecture indique également que les aspects juridiques concernant les "responsabilités respectives" du constructeur et des autres parties "seront approfondis par de nouvelles consultations".
Six ans de travaux ont été nécessaires pour l’édification de la mosquée Hassan II de Casablanca, devenue un haut-lieu touristique de la capitale économique du royaume. Quelque 25.000 fidèles peuvent prendre place dans la salle de prière, sur des dalles de marbre, entre moucharabiehs en cèdre, en ébène et en acajou.
Les coûts de ce somptueux monument, voulu par le roi défunt Hassan II, jamais officiellement chiffrés, ont été partiellement couverts par une vaste souscription nationale qui a suscité quelques critiques.
AFP
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