Retraite au soleil : 42.644 français expatriés au Maroc

16 mars 2007 - 00h00 - France - Ecrit par : L.A

Vivre au soleil, avec en prime un coût de la vie inférieur à celui de la France, est une solution qui séduit de plus en plus de retraités.

Pour les retraités, la fiscalité est plus douce chez les voisins. Et ils sont plus nombreux à en profiter, parfois sous des cieux très ensoleillés. Car, partir vivre à l’étranger permet souvent de conserver son niveau de vie, voire de l’améliorer. Comment ? En ne payant plus ses impôts, la CSG ni même la CRDS. Pour cela, rien de plus facile : déposer un dossier dans votre pays d’expatriation qui l’enverra ensuite à votre caisse de retraite. 1 091 887 Français ont fait le choix de s’expatrier à travers le monde et de vivre leur retraite à l’étranger. Et, au passage, de profiter d’avantages fiscaux. En effet, entre les contributions sociales et le remboursement des dettes de la Sécurité sociale, le régime des retraites français a de quoi faire perdre la tête et quelques milliers d’euros. Selon les conventions entre les pays, les avantages fiscaux sont plus ou moins conséquents. En Europe, une convention évite la double imposition, c’est-à-dire la taxation en France et dans le pays où l’on vit. Pour Mario Ferreira, conseiller économique à l’Ambassade du Portugal : « Un Français qui perçoit sa pension française a tout intérêt à venir vivre au Portugal où les impôts sont moins élevés. Les impôt locaux sont calculés sur la valeur immobilière du bien et sont donc plus faibles. Ici, l’impôt sur la fortune n’existe pas. Et bien sûr, le coût de la vie y est moins cher. » En clair, l’Europe est intéressante pour ne pas payer les impôts français. Mais d’autres pays font mieux et cherchent à attirer les capitaux des retraités.

Direction Marrakech, Agadir ou encore Essaouira.

Au Maroc, dépaysement et défiscalisation assurés. Aujourd’hui, 42 644 Français ont fait ce choix et ne paient presque plus d’impôts. « Au Maroc, les retraités français ont un abattement fiscal de 80% » assure Tazi Mahmed, attaché commercial à l’ambassade du Maroc en France. Les Français bénéficient en fait d’une double exonération : 40% sur les revenus déclarés puis un abattement supplémentaire de 80% sur l’impôt sur le revenu qui en résulte. A condition toutefois de transférer la totalité de sa pension de retraite française au Maroc. En décidant de travailler pour améliorer leur retraite, ils s’acquittent de la taxe d’investissement.

« Les Français représentent 1.5 million de touristes chaque année. Cette fiscalité attractive les incite à revenir et à investir ensuite dans notre économie » explique Tazi Mahmed. En effet, être résident fiscal au Maroc donne droit à des avantages colossaux. Pour devenir résident, « il suffit d’ouvrir un compte bancaire en dirhams, convertible en euros ou non, si les personnes souhaitent repartir en France. Il faut aussi vivre au Maroc, comme propriétaire ou locataire, au minimum 183 jours par an » continue M. Mahmed.

Un business du retraité. Tous ces avantages ont créé un véritable business outre Méditerranée. Laurent-Paul Alteresco vit depuis dix ans au Maroc. Avec sa compagne, Ilham, il a fondé Ramses Consulting. Une société qui aide les investisseurs étrangers à s’implanter au Maroc. Face à la demande croissante des retraités français, il a développé un département retraite qui accompagne les retraités dans leurs démarches pour s’installer. La proximité avec la France, la culture et les liens qui unissent ces deux pays expliquent qu’un nombre important de Français s’y installent. L’appel du soleil et de la mer sans doute… ou alors plus prosaïquement un intérêt fiscal : « 90% des retraités me disent qu’ils en ont marre d’être ponctionnés en France. Et ici, la vie est moins chère » renchérit Paul-Laurent Alteresco.

Le Figaro - Guirec Gombert

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