Les Sénégalais charmés par le BTP marocain

5 décembre 2007 - 00h04 - Economie - Ecrit par : L.A

La chance a souri aux opérateurs marocains, lors de la 11e édition de la Foire commerciale des pays islamiques à Dakar fin novembre dernier. Plus de 23 entreprises marocaines multisectorielles (textile, chimie, agroalimentaire, BTP) sont revenues avec des commandes en poche…
Malgré le désistement de certaines sociétés dont Koutoubia, beaucoup de secteurs étaient très demandés, le BTP et les fruits et légumes entre autres. « Nous avons pu déceler un vrai besoin dans ces secteurs. Nous pensons aller vers des salons plus spécialisés, notamment un salon marocain du BTP à Dakar », explique Abdelkader Sediame, chef du département des relations extérieures du CMPE.

Le prochain Salon spécialisé dans la santé devrait d’ailleurs se dérouler en Libye. « Nous avons aussi reçu des propositions d’opérateurs saoudiens pour des salons de prêt-à-porter », ajoute Sediame.

Par ailleurs, le programme au Sénégal était intéressant : rencontres B to B, inauguration de la foire, forum sur les échanges maroco-sénégalais et célébration de la journée du Maroc au sein de la Foire commerciale des pays islamiques. Les sociétés marocaines ont pu à cet effet totaliser près de 140 contacts individualisés grâce aux actions personnalisées du CMPE. L’organisme s’est aussi chargé de l’organisation d’un forum à la Chambre de commerce de Dakar sous le thème « Les relations maroco-sénégalaises : Partenariat stratégique ». L’événement a connu la participation d’organismes et entreprises marocaines basés à Dakar dont Attijariwafa bank.

Les entreprises marocaines ont également pu bénéficier de mises en relation avec des opérateurs sénégalais dont l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX) et l’Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX). Les hommes d’affaires marocains ont jugé les contacts établis très prometteurs. D’ailleurs ces derniers vont assister à une réunion d’évaluation prévue au courant de cette semaine.

Les industriels sénégalais n’ont, pour leur part, pas caché leur intérêt pour les produits marocains. « Nous n’avons pas signé de contrats, ce n’était pas le but. Par contre, nous avons eu des contacts avec de nombreux entrepreneurs locaux », souligne la responsable export d’une société spécialisée dans les ingrédients pour industries agroalimentaires.

La chance était aussi du côté de certaines sociétés déjà présentes au Sénégal, pays considéré comme la porte de l’Afrique de l’Ouest. « Cette foire nous a permis de nous faire connaître auprès de nouveaux marchés tels que le Cap-Vert, la Guinée ou le Gabon. Nous avons eu de nombreuses demandes d’échantillons », déclare Sow Idrissa Yero, directeur commercial de Tria. Le pavillon marocain a par ailleurs reçu le 2e trophée de l’édition par le comité d’organisation. Avec un pavillon de 600 m2, il s’est classé 2e après l’Arabie saoudite (1.200 m2). D’autres critères ont aussi été pris en considération comme le nombre d’exposants, la qualité des produits et secteurs représentés ou encore la régularité des participations.

A en croire les participants, le pavillon marocain était aménagé de façon à représenter tous les secteurs. Succès ou pas, il ne faut pas dormir sur ses lauriers. D’un avis commun, il reste beaucoup à faire, notamment en termes d’appui pour ce genre d’évènements. « L’offre n’était pas assez étoffée. Elle ne reflétait pas la vraie richesse de certains pays comme l’Indonésie ou la Tunisie », déplore Sediame. Cette foire, organisée tous les deux ans dans un pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), est l’une de ses plus importantes manifestations commerciales. Elle bénéficie d’ailleurs du soutien de la Banque africaine de développement (BAD). Soutien qui devrait être revu selon certains organisateurs.

Textile vs coton

Bien que très prometteurs, les échanges avec le Sénégal restent encore faibles selon les derniers chiffres de l’Office des changes. Le commerce bilatéral entre les deux pays s’élevait à plus de 575 millions de DH en 2006.

D’une part, les exportations atteindraient près de 246 millions de DH, soit une évolution de 5% par rapport à 2006. Elles sont principalement composées par les vêtements confectionnés, les tapis, les chaussures, les jus de fruits et de légumes…

D’autre part, les importations vers le Sénégal s’élèveraient à près de 32,15 millions de DH, soit une évolution négative de 2%. Il s’agit essentiellement du coton et des produits alimentaires. D’autres produits sont aussi importés mais de façon ponctuelle ou irrégulière comme les cuirs et peaux, gasoil et fuel ainsi que des produits finis divers d’équipement industriel.

Le Maroc est dépassé de loin par la montée en puissance de nombreux acteurs émergents sur le marché. Après la France, c’est la Chine et la Thaïlande qui viennent en tête des principaux pays fournisseurs du Sénégal. Les investisseurs sénégalais sont prêts à substituer les produits européens par ceux marocains. Gare toutefois à la menace de plus en plus pesante des fournisseurs asiatiques…

L’Economiste - Sara Badi

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