2011, l’année des Islamistes !

2 janvier 2012 - 12h27 - Maroc - Ecrit par : J.L

Le vent de révolte dans le monde arabe en 2011 a épargné le Maroc et porté les islamistes du PJD au pouvoir. Le 20 février, le 9 mars, le 28 avril, le 1e juillet et le 25 novembre, sont autant de dates qui ont façonné l’histoire du Maroc en 2011.

C’est à bout de souffle que le Royaume tourne la page de l’année 2011. Jamais autant de réformes n’ont été adoptées en un an dans l’histoire du Maroc. Jamais la rue n’a autant grondé pour revendiquer une vie dans la dignité.

Si les marches du Mouvement 20 février ont libéré la parole et cassé les murs de la peur, le Roi Mohammed VI s’est lui empressé d’annoncer des réformes profondes dans son discours du 9 mars, limitant ses propres pouvoirs au profit de ceux du chef du gouvernement issu de la nouvelle constitution.

Pourtant, les manifestations se poursuivent au Maroc. A Khouribga, ville que le Roi Mohammed VI voudrait transformer en Dubaï des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre font 120 blessés en mars. Les locaux de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) sont pris pour cibles à Hettane, Youssoufia et Benguerir, bilan 5 milliards de dirhams de pertes.

Le 28 avril, l’attentat du café Argana à Marrakech ayant fait 17 morts et 20 blessés, porte un coup dur à l’image du Maroc et à son tourisme. Mais le pays ne baisse pas les bras et se mobilise contre le terrorisme.

En mai, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) crée la surprise et propose au Maroc et à la Jordanie de rejoindre son groupement. La proposition qui exaspère l’Algérie, n’encourage pas les pourparlers entre les deux pays voisins quant à une éventuelle réouverture des frontières maroco-algériennes, qui reste dépendante d’une solution définitive du conflit du Sahara.

Le rêve marocain du CCG se transforme finalement en un fonds de développement de 5 milliards de dollars consacré au Maroc et à la Jordanie par le club des riches du Golfe.

L’année écoulée a également été celle du sport, non seulement cette discipline est constitutionnalisée, mais en plus de nouveaux stades sont inaugurés à Tanger et Marrakech. En 2011 le Maroc décroche également son ticket pour les finales de la CAN 2012, avec en début de compétition une victoire historique contre l’Algérie (4-0).

En avril, un rapport de The Foreign Policy Research Institute, affirme que le Prince Moulay Hicham, cousin germain du Roi Mohammed VI, tente de former des alliances avec des membres de l’opposition marocaine, dont des islamistes, pour préparer une alternative politique à la monarchie.

Le soutien inconditionnel du prince Hicham au Mouvement 20 février et ses nombreuses sorties médiatiques contre le régime marocain, interpellent l’opinion publique. Le quotidien Al Ahdat Al Maghribia s’interroge alors sur les visées du prince rouge. Moulay Hicham veut-il le trône de Mohammed VI ?

Le premier juillet, 98,49% des Marocains ont voté pour le projet de nouvelle constitution présenté par le Roi Mohammed VI dans un discours le 17 juin dernier.

La réforme de la constitution n’est qu’une opération esthétique de l’ancienne constitution, affirme par la suite Nadia Yassine, fille du leader spirituel d’Al Adl Wal Ihssane accusée de trahison conjugale en juin. Le mouvement Al Adl Wal Ihssane a lui décidé de cesser de manifester aux côtés du Mouvement 20 février.

Viennent alors les élections législatives du 25 novembre et la nomination du secrétaire générale du PJD Abdelilah Benkirane en tant que chef du gouvernement.

Le PJD ne veut pas le pouvoir pour moraliser la vie publique, mais pour construire un projet économique, s’évertue depuis à répéter Benkirane, dont le parti doit sa victoire à sa virginité politique d’après le chercheur français Haoues Seniguer, pour qui le rôle du PJD serait de relégitimer la monarchie.

Abdelilah Benkirane forme une coalition avec l’Istiqlal, le Mouvement Populaire et le Parti du Progrès et du Socialisme et propose au Roi Mohammed VI une liste de ministres. Celle-ci se retrouve à l’origine d’un bras de fer entre les conseillers du Palais et Abdelilah Benkirane qui peine à faire accepter Mustapha Ramid comme ministre de la Justice.

Le gouvernement islamiste, accouché dans la douleur et voué à l’échec d’après Al Adl Wal Ihssane, sera probablement nommé ce lundi.

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