Le système d’immatriculation espagnol, né au XXᵉ siècle, a évolué pour répondre aux exigences du secteur automobile et aux normes européennes. La Dirección General de Tráfico (DGT) veille aujourd’hui à son uniformité, facilitant l’identification des véhicules en Espagne et à l’international. Mais derrière cette façade réglementaire se cachent des épisodes historiques méconnus, notamment liés à l’histoire du Maroc.
Il fut un temps, pas si lointain, où une partie du territoire marocain utilisait des plaques d’immatriculation… espagnoles. Un héritage direct du protectorat espagnol, qui illustre les liens complexes – et parfois surprenants – entre les deux pays.
A lire : Deux voitures uniques pour le roi Mohammed VI
Pendant près de trois décennies, de 1929 à 1956, les véhicules circulant dans les zones sous protectorat espagnol au Maroc arboraient le code “ME” (Marruecos Español). Le média OK Diario rapporte que ce système avait été mis en place pour simplifier la gestion administrative et distinguer clairement les véhicules des territoires africains de ceux de la péninsule Ibérique. Une distinction qui s’est effacée avec l’indépendance du Maroc, mais dont il reste des traces.
Ces plaques “ME”, autrefois courantes, sont devenues des objets de collection, recherchées par les passionnés d’histoire automobile. Elles rappellent une époque révolue, celle où les frontières administratives ne coïncidaient pas tout à fait avec les frontières nationales.
Si l’histoire du Maroc et de ses plaques “ME” est la plus marquante, elle n’est pas unique. D’autres territoires, comme Tanger (avec les codes “T” ou “TA”) ou l’Afrique occidentale espagnole (avec les codes “AOE”, « I/IF » et « SHA/SH » (Sahara Occidental), ont également connu des systèmes d’immatriculation spécifiques sous administration espagnole.