Ce cadre légal vise à assurer la transparence des flux de capitaux et à prévenir les activités financières illicites. Il définit des seuils et des procédures de déclaration clairs, tant pour l’entrée que pour la sortie du territoire.
Au cœur de ce dispositif se trouve une obligation de déclaration à l’entrée. Tout voyageur transportant une somme dont la contre-valeur est égale ou supérieure à 100 000 dirhams marocains doit impérativement la déclarer. Cette obligation concerne plusieurs types de valeurs :
• Les billets de banque étrangers (euros, dollars, etc.) ;
• Les chèques de voyage ;
• Les titres au porteur.
• Cette démarche s’effectue en souscrivant une déclaration écrite auprès des services douaniers au poste frontière, un document qui reste valide pour une durée de six mois.
A lire : Des MRE arrêtés avec des devises en Espagne
Cette formalité déclarative n’est pas une simple contrainte administrative ; elle remplit plusieurs fonctions essentielles pour le voyageur. Elle permet notamment de :
• Servir de justificatif d’origine des fonds, un préalable souvent requis pour effectuer des dépôts sur un compte bancaire en devises ou en dirhams convertibles au Maroc.
• Conditionner le droit de réexporter légalement les devises non dépensées au moment du départ.
Il est d’ailleurs possible de déclarer des montants inférieurs à ce seuil, une précaution utile pour justifier toute opération future.
De manière symétrique, les règles à la sortie du territoire reposent sur cette même logique de traçabilité. Le transport de devises d’une valeur égale ou supérieure à 100 000 dirhams doit également faire l’objet d’une déclaration en douane. Pour être autorisée, cette opération doit être appuyée par le formulaire de déclaration initial rempli à l’arrivée ou par un justificatif bancaire prouvant que les fonds ont été retirés d’un compte en devises ou en dirhams convertibles. Le non-respect de cette obligation expose le contrevenant à la saisie de l’excédent non déclaré ainsi qu’à une amende fixée à 50 % de ce montant.
Au-delà des devises étrangères, la circulation du dirham marocain est elle-même encadrée, avec une limite d’importation et d’exportation fixée à 2 000 dirhams en espèces. Par ailleurs, il est important de noter que les Marocains résidant à l’étranger bénéficient des mêmes droits que les résidents en matière d’allocations pour voyages à l’étranger. Ils peuvent ainsi obtenir auprès de leur banque une dotation touristique annuelle de 100 000 dirhams par personne, utilisable pour leurs déplacements hors du Maroc.