
Maroc : la construction se porte bien, mais...
Au Maroc, la construction connaît une embellie qui n’est pas près de s’arrêter. Les perspectives sont certes globalement positives, mais le secteur reste confronté à des défis...
Au Maroc, la co-organisation de la coupe du monde de football 2030 en compagnie de l’Espagne et du Portugal met en difficulté le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP).
Pénuries diverses, saturation des capacités des engins de chantier, surcoûts, délais serrés… Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) fait face à d’énormes difficultés en raison des chantiers du Mondial : infrastructures sportives, chantiers de transport maritime, ferroviaire et routier, ceux de l’énergie et de l’eau, ou encore les réaménagements urbains et les infrastructures sociales. Tout le royaume est chantier. « En 2025, rien que les ministères du Transport et de l’Equipement ont budgétisé 90 milliards de dirhams de projets d’infrastructure », affirme une source informée à Médias24. Selon un opérateur du secteur des BTP, tous les chantiers sont prioritaires. « En gros, tout doit être livré avant 2029 », ajoute-t-elle. Un deadline serré. De quoi mettre le secteur du BTP en surchauffe. « C’est un vrai problème », affirme même au même média une source gouvernementale qu’il a contactée.
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Pénurie de main-d’œuvre. Depuis quelques mois, le secteur du BTP est confronté à une pénurie croissante de main-d’œuvre qualifiée. Les grandes entreprises nationales et internationales installées au Maroc ont en effet recruté massivement les meilleures compétences au point de mettre en difficulté les PME. Ce recrutement massif a entraîné une inflation des coûts de la ressource humaine. Ainsi, les paies des ferrailleurs, couleurs de béton et soudeurs ont considérablement augmenté. « Dans une PME, un soudeur est en général payé entre 5 000 et 6 000 dirhams par mois. Aujourd’hui, le même soudeur peut être débauché pour 13 000 ou 14 000 dirhams, et on en trouve plus, illustre un professionnel. Aujourd’hui, les grandes entreprises du secteur débauchent à tour de bras les meilleurs profils du pays pour faire face aux chantiers en cours, et ça ne suffit pas ».
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Il est également difficile de recruter des profils comme chef de projet ou chef de chantier. Cette année, une grande entreprise multinationale de la place souhaitant recruter près de 500 profils d’ingénieurs ou équivalent, sortis d’école, n’a pu en trouver finalement qu’une centaine, affirme une source. Outre la pénurie de main-d’œuvre et l’inflation de la rémunération, on note une saturation des capacités des engins de chantier. « Que ce soient les grues, le matériel ou les engins de chantier, nous sommes à la limite de la saturation. Les commandes de nouveaux engins vont train, et seule la Chine est aujourd’hui capable de couvrir nos besoins », explique une source.
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Autre difficulté : les surcoûts. « Des opérations de financement ont été validées pour l’achat de matériel qui coûte quatre fois, voire dix fois, son prix normal afin d’en disposer dans des délais très courts », affirme une source bancaire. Il apparaît par ailleurs que certains projets ont été sous-évalués. « C’est un problème récurrent avec la commande publique que la Fédération nationale du BTP a souvent pointé », affirme un opérateur du secteur. Certains chantiers vont par conséquent coûter plus cher que prévu.
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