
Mondial 2030 : des retards à prévoir sur les chantiers au Maroc ?
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Adil El Maaroufi, professeur-chercheur à la Faculté pluridisciplinaire d’Errachidia, sonne l’alarme : l’avenir des investissements immobiliers liés à la coupe du monde 2030 est lié à leur capacité à être transformés en composantes au service du développement durable.
L’immobilier « n’est pas simplement un secteur économique accompagnant l’organisation de grands événements ; il représente plutôt un véritable levier stratégique » pour la réussite de l’organisation du Mondial, « à travers son rôle central dans la fourniture des infrastructures, le développement des espaces urbains, et l’amélioration de l’offre de logements et de services », conclut une étude scientifique intitulée « L’immobilier comme levier stratégique pour la réussite de l’organisation de la Coupe du Monde 2030 au Maroc… Enjeux de la mobilisation et perspectives de durabilité ».
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Selon les explications d’Adil El Maaroufi, professeur-chercheur à la Faculté pluridisciplinaire d’Errachidia, auteur de cette étude, l’avenir des investissements immobiliers liés au Mondial « demeure lié à une vision post-événement, c’est-à-dire à la capacité de transformer les réalisations urbanistiques en composantes permanentes servant le développement durable et contribuant à l’amélioration de la qualité de vie des habitants, loin de la logique de l’effervescence temporaire et de la spéculation ».
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Comme risques suivant le Mondial 2030, le chercheur cite : « les installations inexploitées ». « Il incombe au Maroc, après l’événement de la Coupe du Monde, de chercher à assurer la durabilité des installations qui ont été construites » pour accueillir le tournoi, « à travers un inventaire de ces installations, notamment celles qui sont inexploitées, pour les réutiliser dans un cadre économique, social, culturel ou autre », a-t-il ajouté, soulignant que « les grands événements mondiaux exigent l’existence d’un parc immobilier suffisant pour répondre aux besoins par la mise en place des structures et des équipements relatifs au domaine sportif ».
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Par conséquent, « il faut trouver des biens immobiliers de manière rationnelle et éviter leur épuisement par des procédures administratives, notamment l’expropriation pour cause d’utilité publique, menée de manière non réfléchie, rendant ces biens immobiliers inexploités pour ce qui avait été programmé dans le cadre de la réalisation de grands projets » liés à l’événement, propose le chercheur. Il a également mis en garde, dans cette étude, contre « la perte de la valeur immobilière après l’événement ». Selon lui, « le plus grand risque qui menace les grands événements mondiaux est la multiplicité des projets d’investissement qui sont temporaires, ce qui fait que l’immobilier perd de sa valeur après la fin de l’événement ».
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El Maaroufi a proposé des mécanismes pour garantir la durabilité des projets immobiliers liés à la Coupe du Monde 2030. Ainsi, appelle-t-il à ce qu’une approche de planification urbaine post-événement soit suivie, « similaire à la planification post-catastrophe pour gérer la phase suivant la fin du tournoi ». Autres recommandations : intégration de la société civile et du secteur privé dans la gestion des installations mises en place pour le Mondial 2030, renforcement du contrôle et transparence dans la mobilisation des biens immobiliers à travers un ensemble de mesures légales et administratives.
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