« La situation est figée ; ni vente ni achat », résume Mustapha, l’un des agents immobiliers travaillant avec un groupe d’entreprises et de promoteurs dans la ville de Tanger auprès de Hespress. Il dépeint une situation catastrophique. Cette année est « catastrophique pour le secteur, et depuis le mois de ramadan, nous n’avons enregistré aucune vente immobilière dans la ville », a-t-il précisé. À l’en croire, lui et ses partenaires ont envisagé sérieusement une fermeture. Les redressements fiscaux ayant visé un certain nombre de promoteurs immobiliers dans la ville et leur ayant coûté des montants importants, estimés à des millions de dirhams, ont accru la pression sur cette catégorie d’entrepreneurs en compétition sur un marché qui représente une poule aux œufs d’or dans la « mariée du Nord », a expliqué Mustapha.
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Pour le président de l’Association des promoteurs immobiliers de Tanger, la stagnation et le recul dans la vente de biens immobiliers sont « une réalité persistante qui concerne tout le monde ». Selon ses explications, la crise actuelle est une combinaison de plusieurs facteurs et causes. Parmi les plus importants : la hausse des prix des matériaux de construction et des terrains dominés, dans la majorité des cas, par les spéculateurs, en plus des transformations que connaît le mode de vie de nombreuses catégories de la société et des habitants, énumère-t-il. À l’en croire, la cherté de la vie a impacté le taux d’épargne des ménages et bouleversé les priorités pour de nombreux membres des générations actuelles, pour qui le logement n’est plus une priorité.
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« Les gens veulent désormais vivre et profiter de leurs voyages, influencés par l’ère des réseaux sociaux », a-t-il précisé, affirmant que la cherté rend impossible pour de nombreux fonctionnaires l’acquisition d’un logement, en raison des transformations et des engagements que connaît la vie et ses exigences. Pour étayer son argumentation, il précise que le prix du mètre carré au centre-ville atteint 20 000 dirhams, « ce qui signifie qu’un appartement de 120 mètres carrés coûte un million quatre cent mille dirhams. » Et de questionner : « Quel fonctionnaire pourrait se le permettre ? »
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Fort de cette réalité, ce dernier appelle à conjuguer les efforts pour trouver des solutions aux causes de ces hausses.