Les dessous peu reluisants de la location saisonnière au Maroc

28 août 2024 - 11h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Quels sont les problèmes rencontrés par les propriétaires d’appartements destinés à la location temporaire durant l’été, notamment dans les zones touristiques dans le domaine du logement ? Selon les propriétaires, le bien loué est le principal sujet de discorde entre locataires et bailleurs.

Les propriétaires de ces appartements évoquent généralement la question du « manque de soin » de certains locataires envers la propreté ou l’organisation des meubles et des ustensiles. Ils se voient parfois obligés d’avoir recours à des services de nettoyage professionnel avant de louer à nouveau à d’autres personnes. Cette situation est essentiellement liée à « l’absence d’un contrat écrit entre les deux parties ». « Il y a une différence dans la façon dont les vacanciers perçoivent la location de maisons pendant l’été, en particulier, et il existe une différence dans la manière dont chaque individu traite l’appartement qu’il loue pour une période déterminée à la recherche de tourisme et de détente dans une région géographique donnée ; les individus, en fin de compte, ne sont pas égaux en termes de comportement et de mentalité », a déclaré Mohamed, propriétaire de maisons à louer à Tanger auprès de Hespress. Il ajoutera : « certains des problèmes que nous rencontrons dans ce contexte sont que des individus et des familles se disent que louer une maison signifie qu’ils ont la liberté de traiter son contenu et ses meubles comme bon leur semble, et c’est une erreur, car la maison reste finalement une propriété privée de son propriétaire, que le locataire doit traiter de manière appropriée pendant la période de location ».

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« Parfois, le propriétaire doit ajouter de légères retouches à la maison après son évacuation, alors qu’il doit parfois faire appel à des professionnels du nettoyage en raison du niveau de saleté de la maison », a précisé Mohamed. Selon lui, cette question est également liée à la nature de l’accord entre le propriétaire et le locataire potentiel, où parfois l’accord est purement verbal, alors qu’il serait possible de formaliser des contrats pour protéger les intérêts de chaque partie. « La règle de base dans ce contexte est que les individus sont [divers comme des pierres et des briques], comme on dit couramment, et qu’il y a effectivement des groupes qui développent des problèmes avec les propriétaires de maisons en raison de l’état dans lequel l’endroit loué peut se trouver à un moment donné, mais en fin de compte, cela reste relatif et lié à des cas spécifiques », renchérit Khalid, également propriétaire de maisons à Tanger auprès du même site. Selon lui, cette question « est prise en compte par les propriétaires d’appartements qui recherchent des familles spécifiques en qui ils ont confiance et évitent de louer à des célibataires, par exemple, afin d’éviter tout problème qui pourrait survenir après la fin de la période de location, en particulier en ce qui concerne la propreté et le bon traitement des meubles ». Et d’ajouter : « la question est principalement liée aux perceptions des familles et des citoyens concernant la location d’un appartement ou d’un lieu pour une période déterminée ».

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De leur côté, les psychologues évoquent plusieurs facteurs dont le sentiment de possession totale de l’espace et l’absence de considération de l’aspect moral dans cette transaction, qui ne concerne que deux parties. « La location d’appartements est, en fin de compte, une transaction commerciale qui doit elle aussi être soumise à deux éléments importants : le premier est celui des contrats qui encadrent la transaction, comme c’est le cas pour les hôtels, et le second concerne l’aspect moral qui implique la nécessité d’assumer ses responsabilités et de les prendre en compte », a expliqué Mohssine Benzakour, docteur en psychologie sociale. Selon lui, ce type de comportement est lié à la manière de traiter tout ce qui n’est pas une propriété privée, comme on le constate dans les bus publics, les rues et les jardins, où l’on observe un manque de considération pour la continuité et la durabilité. « Évoquer la vengeance comme explication de ce qui pourrait nuire à la maison n’est pas correct, car ceux qui utilisent cette méthode ne se vengent que d’eux-mêmes, étant donné que porter atteinte à la propriété privée renvoie à un comportement lâche », estime le spécialiste. Il pointe « un déséquilibre au niveau conceptuel, éthique et moral, et à un manque de civilité chez un certain groupe, sans généraliser bien sûr, d’autant plus que nous observons des comportements similaires dans notre environnement public. » En conséquence, « nous souffrons au niveau du comportement collectif et nous n’avons pas encore évolué vers la conscience d’un sens commun, où la réflexion reste centrée sur le soi. »

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Benzakour évoque par ailleurs un autre problème : « Le Maroc manque d’une stratégie claire pour le tourisme familial, car la hausse des prix des hôtels, l’absence de tarifs symboliques et le manque de contrats d’entrée et de sortie pour les appartements contribuent au sentiment d’injustice des consommateurs, ce qui ne justifie en aucun cas de telles actions. En principe, le comportement envers la maison ou l’appartement loué devrait être approprié ».

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