
MRE au Maroc : un été de paperasse et de galères
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Envisager sa retraite ou faire soigner ses parents au pays relève du défi pour de nombreux Marocains résidant à l’étranger. Une vaste consultation révèle l’ampleur des difficultés face aux services publics. Alors, que demandent concrètement les Marocains du monde pour que le retour au pays ne soit plus un casse-tête ?
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), dans un avis, a montré les attentes des Marocains résidant à l’étranger (MDM) concernant les services publics. S’appuyant sur une consultation en ligne ayant recueilli 4 651 réponses dans 53 pays, le rapport identifie trois domaines principaux où les insuffisances sont particulièrement marquées : l’éducation, la santé et la protection sociale.
Le premier domaine soulevant des critiques est celui de l’enseignement. La transmission des langues nationales et des référents culturels marocains enregistre un taux d’insatisfaction de 70,46 % parmi les répondants. Le rapport du CESE, daté de 2022 mais toujours d’actualité, constate que les dispositifs traditionnels ne répondent plus aux attentes des nouvelles générations. En conséquence, il recommande le développement d’offres éducatives « hors-murs » digitalisées, conçues pour être plus souples et attractives.
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Le secteur de la santé concentre des griefs encore plus importants, avec 84,37 % des personnes interrogées jugeant l’offre de soins au Maroc insatisfaisante. Les critiques portent sur la qualité de la prise en charge, l’état des infrastructures hospitalières publiques, les délais d’accès aux soins ainsi que l’hygiène. Ces constats constituent un frein significatif au retour, notamment pour les expatriés les plus âgés ou ceux ayant des parents au pays.
Ces enjeux sanitaires sont étroitement liés à la question plus large de la protection sociale. Le retour au Maroc pour la retraite est souvent complexifié par des obstacles administratifs et financiers. Bien que 19 accords bilatéraux en matière de sécurité sociale aient été signés, le rapport note que certains ne sont pas encore ratifiés et que la portabilité des droits sociaux acquis à l’étranger reste limitée.
Pour répondre à ces problématiques, le CESE formule plusieurs recommandations. Il propose la mise en place d’une offre d’assurance maladie dédiée aux ascendants des MDM, en collaboration avec des organismes bancaires et assurantiels. Le Conseil suggère également la création d’une offre de retraite volontaire, qui serait assortie de dispositions fiscales incitatives pour la rendre plus attractive.
Au-delà des mesures sectorielles, le rapport souligne un besoin de meilleure coordination administrative. L’absence actuelle de guichet unique contraint les usagers à des démarches éclatées entre plusieurs institutions. La proposition d’une plateforme digitale unique, centralisant les services consulaires, les informations culturelles et l’accès aux droits sociaux, est plébiscitée par 90,2 % des participants. L’objectif est d’améliorer la visibilité, la lisibilité et l’accessibilité des dispositifs existants.
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