Selon le magazine Jeune Afrique, ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus large d’exode depuis Israël, où le Maroc apparaît comme une destination privilégiée.
L’idée de quitter Israël n’est plus un tabou. La même source fait part de chiffres en forte hausse, avec plus de 82 000 départs en 2024. Cette vague est alimentée par une accumulation de crises : la flambée du coût de la vie, les tensions politiques autour de la réforme judiciaire, et l’épuisement moral lié à la guerre à Gaza depuis les événements du 7 octobre 2023.
À lire : Qui est Sarah Knafo, la juive marocaine, très proche d’Eric Zemmour ?
Pour les Israéliens aux racines marocaines, le Royaume représente plus qu’une simple porte de sortie. Il s’agit souvent d’initiatives personnelles et discrètes, motivées par un désir de renouer avec une culture et une langue familiales. S’il ne s’agit pas d’une « migration collective », les représentants de la communauté juive au Maroc confirment une forte hausse des demandes de passeports.
Plusieurs témoignages illustrent cette tendance. Neta Hazan, 39 ans, s’est installée à Rabat pour retrouver le sentiment d’appartenance de sa famille. Chen Elmaliach, 41 ans, voit son retour comme une « réhabilitation d’une partie effacée » de son identité. D’autres, comme l’acteur Yair Portal qui a ouvert un restaurant à Marrakech, concrétisent également ce lien.
À lire : Combien de juifs y a-t-il au Maroc ?
Ce mouvement de « retour » s’appuie sur un regain d’intérêt plus large pour la culture marocaine en Israël. Des centaines de personnes suivent des cours de darija en ligne, la musique arabo-andalouse connaît un essor et la cuisine marocaine est devenue un pilier de la gastronomie nationale. Selon l’historien Yigal Bin-Nun, ces liens culturels vivaces renforcent le rôle du Maroc comme un refuge et un pont unique dans la région.