La galère des Marocains bloqués en France
Près de 2 000 Marocains se retrouvent bloqués en France à cause de la fermeture des liaisons aériennes et maritimes. En attendant leur éventuel rapatriement, ils racontent les...
Les Marocains bloqués à l’étranger racontent leur galère pendant ce mois de Ramadan
Ils sont plus de 22 000 Marocains bloqués à l’étranger en raison de la suspension des vols aériens et de la fermeture des frontières. Sans soutien financier et aide alimentaire, bon nombre d’entre eux vivent mal ce mois de ramadan.
"Les conditions ici sont catastrophiques, il y a une pénurie de nourriture et de boissons, et des coupures de courant pendant environ 6 heures par jour. Tout le monde est parti ; seuls les Marocains sont encore là", confie à TelQuel, Khaoula, 28 ans, employée dans un complexe hôtelier sur une île des Maldives. Pour elle, "c’est le pire ramadan" de sa vie. Tout comme Khaoula, nombreux sont les Marocains bloqués à l’étranger qui se retrouvent en difficulté pendant ce mois de ramadan.
"Pour le ramadan, c’est pénible parce qu’on a l’habitude de passer ce mois avec la famille, autour de petits festins. Les circonstances font qu’aujourd’hui, on se retrouve dans une situation difficile. La journée passe très tristement, parce qu’on se réveille et on n’a qu’une seule chose en tête, c’est de rentrer chez nous, de revoir notre famille, nos amis. On essaie de tenir le coup quand même, mais ce n’est pas évident", confie Fahd, 35 ans. Ce jeune Marocain était parti le 12 mars dans le sud de la France avant de se retrouver confiné.
"Je passe le ramadan loin de ma petite famille, avec les larmes aux yeux. J’ai l’impression d’être dans une prison ou un centre psychiatrique. Quand je termine mon ftour, je passe la soirée à lire le Coran et à parler à mes enfants et ma femme", raconte Badr, 33 ans, père de deux enfants. Parti en Turquie pour un voyage d’affaires, il s’y retrouve bloqué depuis 52 jours. Fauché, il a demandé de l’aide au consulat d’Istanbul. Sans réponse.
"J’ai quand même demandé de l’aide au consulat d’Istanbul, mais on m’a littéralement claqué la porte au nez en me disant de les contacter par mail ou par téléphone ; ce que j’ai fait mille fois sans réponse", se désole-t-il, vidéos et messages à l’appui. Il a fini par avoir le consul général qui lui a proposé une chambre dans un hôtel. Mais il devait la partager avec deux autres personnes inconnues ; ce qu’il a refusé sachant que le virus circule et que les conditions sanitaires ne sont pas respectées. "Il m’a répondu qu’il ne pouvait rien faire pour moi et m’a bloqué sur WhatsApp", ajoute-t-il.
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