Abbas El Fassi demande une rallonge budgétaire de 14 MMDH

13 août 2008 - 17h41 - Maroc - Ecrit par : L.A

Par décret, le Premier ministre Abbas El Fassi vient de demander une rallonge budgétaire de 14 milliards de dirhams qui sera consacrée au soutien des prix à la consommation.

Avant de prendre ses vacances d’été, le Premier ministre Abbas El Fassi a demandé une rallonge budgétaire de 14 milliards de dirhams. L’ouverture de cette ligne de crédits supplémentaires sera consacrée aux dépenses de fonctionnement du budget général pour l’exercice 2008. Cette décision fait l’objet d’un décret paru dans la dernière édition du Bulletin officiel N° 5648 du mois de juillet dernier. Le montant des crédits cités sont imputés aux chapitres du soutien aux prix à la consommation, de la subvention de la Caisse de compensation ainsi que de l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), relève-t-on dans ce Bulletin.

À fin mai dernier, le ministère de l’Economie et des Finances a procédé à une actualisation de la loi de Finances 2008 avec une belle extension de plus de 23 milliards de dirhams aussi bien pour les recettes et les dépenses de l’Etat. Au cours des cinq premiers mois de cette année, les recettes ordinaires ont été tirées vers le haut grâce à l’apport des recettes fiscales. En fait, à fin mai 2008, les recettes ordinaires ont atteint 82,3 milliards de dirhams dont 74,2 milliards de dirhams générés par les recettes fiscales. Cette manne de 74,2 milliards de dirhams est composée essentiellement de 23,3 milliards de dirhams de l’IS (Impôt sur les sociétés), 16,9 milliards de dirhams de TVA et 14,1 milliards de dirhams de l’IR (Impôt sur le revenu). Côté dépenses, l’Etat a déboursé 65,6 milliards de dirhams au titre des dépenses courantes et 18,5 milliards de dirhams en investissement, à fin mai dernier.

Dans les dépenses courantes, le personnel a absorbé 28,6 milliards de dirhams et la Caisse de compensation 12,3 milliards de dirhams au cours des cinq premiers mois de cet exercice.

Par rapport à fin mai 2007, le budget alloué à la Caisse de compensation a été seulement de 4,4 milliards de dirhams, soit une hausse de 178 %. Cette année, les dépenses de compensation dépasseront les 40 milliards de dirhams, soit plus que le double de la somme inscrite dans la loi de Finances 2008.

Lors de sa première visite au Maroc, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a annoncé qu’« il faut bannir la subvention générale » au Maroc. Pour sa part, la Banque mondiale abonde dans le même sens. Pour la réforme de la Caisse de compensation, cette institution a présenté, au mois d’avril dernier, deux exemples à suivre pour le Royaume. Il s’agit de l’Indonésie et du Mexique.

En effet, au Maroc, la compensation, n’étant pas ciblée, profite surtout à ceux qui en ont le moins besoin. Ainsi, les populations les plus pauvres, selon la ligne de pauvreté nationale, reçoivent seulement 10% du total des subventions. Dans le contexte mondial actuel où les prix des produits énergétiques et celui des denrées de base ne cessent de flamber, la facture des subventions est de plus en plus élevée et risque de dépasser 3,3% du PIB actuel, selon toujours la Banque mondiale. En attendant de trouver le modèle adéquat pour la réforme de la Caisse de compensation, le gouvernement veut continuer donc à soutenir les prix à la consommation, surtout à la veille du mois de Ramadan. Cette rallonge budgétaire sera soumise prochainement au Parlement pour ratification.

Source : Aujourd’hui le Maroc - Atika Haimoud

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Politique économique - Abbas El Fassi - Budget - Caisse de compensation

Ces articles devraient vous intéresser :

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...

Le paradoxe de la Caisse de compensation au Maroc : une aide pour les riches

Le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des finances, en charge du Budget, Fouzi Lekjaa, a révélé lors d’un débat général sur le Projet de loi de finances 2024 à la Chambre des représentants que la caisse de compensation profitait...

Le Maroc réussit à faire baisser son déficit budgétaire

À fin octobre dernier, le déficit budgétaire du Maroc s’est allégé, s’établissant à 25,1 milliards DH contre 47 milliards de DH un an auparavant, selon la situation des charges et dépenses du Trésor.

Budget record pour l’armée marocaine

Le Maroc va allouer près de 12,1 milliards de dollars au ministère de la Défense en 2024. Ce montant servira entre autres à l’acquisition d’armes et d’équipements militaires.

Le Maroc investit massivement dans sa défense et son industrie militaire

Le budget du ministère marocain de la Défense nationale devrait atteindre 124,7 milliards de dirhams l’année prochaine, selon le Projet de loi de finances (PLF) 2024. Un budget en hausse d’environ 5 milliards de dirhams par rapport à 2023.

Les Marocains paieront plus cher la bonbonne de gaz

Comme décidé par le gouvernement, le prix de la bonbonne de gaz va augmenter dès l’année prochaine. Celle-ci devrait se poursuivre les années suivantes.

Fonctionnaires marocains : une décennie de croissance salariale

Entre 2012 et 2022, le salaire moyen dans la fonction publique marocaine a connu une hausse de 15,1 %, selon le ministère de l’Économie et des finances.

Le Maroc ne touche pas à la subvention du gaz, du sucre et du pain

Malgré la conjoncture internationale, le gouvernement marocain va maintenir les subventions pour garantir la stabilité des prix du gaz butane, du blé et du sucre sur le marché national en 2023.

Les Marocains paieront plus cher certains produits

En raison d’une décompensation annoncée, les prix de certains produits de grande consommation comme le gaz, la farine et le sucre reviendront plus cher aux consommateurs marocains.

Subventions maintenues au Maroc : un répit pour le pouvoir d’achat des ménages

Le gouvernement marocain a décidé de maintenir les subventions du gaz butane, du sucre et de la farine au titre de l’exercice 2024 dont le budget est estimé à 16,36 milliards de dirhams dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024.