Les ministres invités à réduire les dépenses de fonctionnement de 4%

3 septembre 2008 - 15h20 - Maroc - Ecrit par : L.A

Ayant prévu, au départ, des charges de compensation à hauteur de 20 milliards de DH, le gouvernement a dû, à mi-chemin, « recadrer les choses » pour pouvoir continuer à subventionner les produits de « première nécessité » : carburants, blé, sucre, notamment.

C’est ainsi qu’en juillet dernier, le Premier ministre, Abbas El Fassi, a pris un décret (n° 2-08-36 publié au Bulletin officiel du 17 juillet 2008), en vertu notamment de l’article 43 de la loi organique relative à la Loi de finances, par lequel l’Exécutif ouvrait des crédits supplémentaires au profit du budget de fonctionnement, rubrique « charges communes » dans laquelle est logée l’enveloppe de la compensation. Le montant de ces crédits supplémentaires s’élève à 14 milliards de DH. Cela fait donc un total de 34 milliards de DH dédiés au soutien des prix. Enorme !

Les recettes prévues de l’IS sont déjà dépassées

Evidemment, en prenant cette décision, considérée comme « une nécessité impérieuse d’intérêt national », selon les termes mêmes du décret sus-mentionné, Abbas El Fassi a pris soin de demander aux ministres, par le biais d’une circulaire, d’être aussi économes que possible, en particulier en matière de dépenses de fonctionnement. Il leur a même indiqué un minimum d’économies à réaliser (environ 4%), selon un ministre de son gouvernement, espérant ainsi atteindre une réduction globale des dépenses de quelque 2 milliards de DH. Ce n’est pas grand-chose au regard des 14 milliards de DH supplémentaires à injecter dans la compensation, mais ce n’est pas négligeable pour autant.

La question de fond est de savoir comment financer ces crédits supplémentaires. Tout simplement par les recettes. En fait, malgré l’importance de l’enveloppe de la compensation, le gouvernement ne paraît pas nourrir d’inquiétudes particulières sur la situation des finances publiques. Pour une raison simple : la croissance, cette année, est bonne (entre 6,5% à 7% de progression du PIB), et les recettes fiscales encore meilleures. En effet, selon les chiffres de Bank Al Maghrib, les recettes fiscales, prévues pour un montant de 146,2 milliards de dirhams dans la Loi de finances 2008, ont déjà atteint, sur les six premiers mois de l’année, 101 milliards de dirhams, en hausse de 29,3% par rapport à la même période de 2007.

L’Impôt sur les sociétés a déjà enregistré un taux de réalisation de 105,9% à 31 milliards de dirhams, soit une progression de 72,5%. Autrement dit, ce qui proviendra de cet impôt, depuis fin juin, arrivera en surplus ! L’Impôt sur le revenu a également augmenté de 17,7% à 16 milliards de dirhams, tandis que la TVA a progressé de 22,2% à 29,9 milliards de dirhams (pour ne parler que de ces trois principaux impôts). Il en résulte que, sur le premier semestre, le solde budgétaire a été excédentaire de 7,9 milliards de DH.

Source : La vie éco - S. A.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Politique économique - Abbas El Fassi - Impôts - Caisse de compensation

Ces articles devraient vous intéresser :

Le dilemme des MRE : vendre leurs biens ou se soumettre à l’échange fiscal

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) appellent à la suspension de l’accord multilatéral sur les échanges de renseignement automatiques des comptes financiers.

Les influenceurs marocains vont payer l’impôt sur le revenu

Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, a donné des éclaircissements sur la taxation des revenus perçus par les influenceurs.

Subventions maintenues au Maroc : un répit pour le pouvoir d’achat des ménages

Le gouvernement marocain a décidé de maintenir les subventions du gaz butane, du sucre et de la farine au titre de l’exercice 2024 dont le budget est estimé à 16,36 milliards de dirhams dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Maroc : les cigarettes vont coûter plus cher

Les prix des paquets de cigarettes connaîtront une hausse dès le 1ᵉʳ janvier au Maroc, conformément aux dispositions relatives au relèvement de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur le tabac.

Le Maroc va recourir au FMI pour renforcer ses réserves de change

Face à la détérioration de sa position extérieure, le Maroc sollicitera le soutien du Fonds monétaire international (FMI) pour renforcer ses réserves de change, selon Fitch Solutions.

Marocains, n’oubliez pas de déclarer les revenus fonciers

Le dépôt de la déclaration de revenus fonciers soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et le paiement dudit impôt, doivent être effectués au plus tard le 29 février, a prévenu la Direction générale des impôts (DGI).

Marocains, n’oubliez pas de payer vos impôts

Au Maroc, les entreprises et les contribuables doivent s’acquitter de l’impôt sur le revenu (IR), de l’impôt sur les sociétés (IS), de la TVA et autres avant le 31 mars. Passé ce délai, ils s’exposent aux pénalités et sanctions prévues par la direction...

Maroc : allègement des mesures fiscales pour 2023

Le gouvernement marocain a décidé d’alléger une série de mesures fiscales consignées dans le projet de loi de finances 2023 qui fera l’objet d’examen et de vote à la Chambre des conseillers dès ce lundi 5 décembre 2022.

Fitch confirme la notation « BB+ » du Maroc avec des perspectives stables

Fitch Ratings a confirmé le 4 novembre la note de défaut des émetteurs en devises étrangères à long terme du Maroc à « BB+ » avec une perspective stable. L’agence américaine de notation s’attend par ailleurs à un resserrement monétaire de la part de...

Maroc : Le secteur de la franchise en danger de mort

La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.