Comment les transferts des MRE dopent l’économie marocaine

Depuis 2003, le Maroc célèbre chaque 10 août la Journée nationale des migrants. Instaurée par le roi Mohammed VI, elle offre l’occasion de mettre en lumière la contribution des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement économique, social et culturel du royaume.

Par les transferts de fonds qu’ils effectuent vers le Maroc, les MRE contribuent au développement économique du Maroc. Selon les données actualisées de l’Office des changes, les transferts de fonds des MRE ont atteint un niveau record en 2023, s’établissant à 115,3 milliards de dirhams contre 110,8 milliards de dirhams en 2022, soit une augmentation de 4,1 %, avec un taux de croissance annuel moyen de ces transferts de 19,2 % entre 2020 et 2023.

La même source renseigne que les MRE de France restent en tête des transferts de fonds vers le Maroc avec 30,8 % du total, suivis des Marocains résidant en Espagne (12,6 %), en Arabie Saoudite (10,7 %), en Italie (9,2 %), aux États-Unis, au Canada et aux Émirats Arabes Unis. Ces fonds envoyés par les MRE au Maroc sont généralement destinés aux familles, contribuant ainsi au renforcement du pouvoir d’achat des Marocains, ou au commerce et à l’investissement, créant de l’emploi et stimulant la croissance économique.

« Le boom des transferts de fonds de l’étranger vers le Maroc est lié à un ensemble de facteurs explicatifs, notamment l’augmentation du nombre de Marocains résidant et travaillant dans plusieurs pays à l’étranger, ainsi qu’au fait qu’une proportion importante d’entre eux n’est pas encore revenue au Royaume depuis la pandémie de Covid-19, ce qui les pousse à augmenter leurs transferts vers le Royaume », explique à Hespress l’économiste Khaled Homs.

Et de poursuivre : « Une proportion importante de ces transferts est destinée à l’investissement, en parallèle avec les projets de développement entrepris par le Maroc, renforcés par l’accueil prévu par le Royaume des matchs de la Coupe du Monde 2030, en attendant une augmentation naturelle de ces transferts spécifiques à l’investissement dans les années à venir ».

El Mahdi Fakir, analyste économique, considère pour sa part la hausse continue des transferts de fonds des MRE comme « une soupape de sécurité pour l’économie marocaine et un contributeur important à la sécurisation des besoins du pays et de ses réserves en devises, les assimilant à des bouffées d’oxygène pour l’environnement économique et social marocain ». Il soutient que ces transferts de fonds des MRE sont « un facteur de soutien social et de stimulation de l’économie nationale ».