Affaire Ben Barka : nouvelle demande d’audition de Boukhari

4 août 2002 - 22h01 - France - Ecrit par :

Le juge enquêtant sur l’assassinat en octobre 1965 dans la région parisienne de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka a formulé une nouvelle demande visant à interroger Ahmed Boukhari, auteur de révélations sur l’affaire, a-t-on appris dimanche auprès de l’avocat de la famille Ben Barka.

Le juge d’instruction Jean-Baptiste Parlos a signé début août deux commissions rogatoires internationales par lesquelles il demande aux autorités marocaines de soumettre une liste d’une vingtaine de questions à l’ancien agent secret marocain et d’interroger des anciens policiers sur cette affaire, a indiqué Me Maurice Buttin.

M. Boukhari a témoigné à plusieurs reprises sur l’affaire Ben Barka - notamment dans des articles parus dans Le Monde et l’hebdomadaire marocain Le Journal et dans un livre, "Le secret, Ben Barka et le Maroc". Il a également souhaité être entendu par le juge Parlos. Incarcéré dans une affaire de chèques sans provision puis privé de passeport, M. Boukhari n’a toutefois jamais pu se rendre aux convocations du magistrat, au nombre de trois depuis juillet 2001.

Selon lui, après avoir été enlevé en plein Paris, le dirigeant socialiste a été torturé puis assassiné par le général Mohammed Oufkir, alors ministre marocain de l’Intérieur, et son adjoint, le commandant Ahmed Dlimi, aujourd’hui décédés.

M. Boukhari a affirmé que Ben Barka est mort le 30 octobre 1965 dans une villa à Fontenay-le-Vicomte (Essonne) et que sa dépouille a été rapatriée à Rabat où elle a été dissoute dans une cuve remplie d’acide. Selon Me Buttin, le juge souhaite notamment questionner M. Boukhari sur certaines contradictions entre ses différents témoignages.

Il souhaite également que soient questionnés des anciens policiers qui pourraient témoigner sur la disparition au Maroc de trois malfaiteurs français impliqués dans l’affaire, Georges Boucheseiche, Julien Le Ny et Pierre Dubail. Ces trois hommes, ont, selon l’avocat, été exécutés en 1973.

A la suite de ses révélations, M. Boukhari a été poursuivi au Maroc pour diffamation et faux témoignage par trois anciens agents secrets, qui, selon lui, étaient présents au moment de l’assassinat.

Il a été condamné à trois mois de prison et à 300.000 dirhams (30.000 euros) de dommages et intérêt. Le procès en appel, reporté plusieurs fois, doit reprendre le 17 septembre à Casablanca.

Source : AFP

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