Ali Bourequat, un ancien détenu du bagne marocain de Tazmamart exilé aux Etats Unis, a affirmé vendredi que le corps décapité de l’opposant Mehdi Ben Barka a été enterré en région parisienne, après son assassinat en 1965, contestant la thèse de l’ancien agent Ahmed Boukhari.
Dans un entretien publié par Maroc-Hebdo, M. Bourequat qui assure avoir été un familier des hautes sphères du pouvoir marocain au début des "années de plomb", ajoute que la tête de Ben Barka a été remise au général Mohamed Oufkir, ministre des l’Intérieur marocain de l’époque.
Apportant plusieurs précisions à des "révélations" qu’il avait faites en 1995, le franco-marocain Ali Bourequat indique que le corps du célèbre opposant a été remis à deux "barbouzes" françaises, "Bertau et Pilet", qui l’auraient coulé dans une dalle en ciment avant de l’enfouir à Montigny-sur-Loing (Seine et Marne).
La thèse de l’ancien agent secret Ahmed Boukhari, selon lequel le corps de Mehdi Ben Barka a été transporté au Maroc et dissous dans une cuve d’acide, est une "pure invention" qui a pour but "de clore définitivement le dossier", affirme M. Bourequat.
Ali Bourequat, libéré du bagne de Tazmamart en 1991 où il a été détenu en compagnie de ses deux frères Midhat et Bayazid, affirme que les "services" français ont tenté de le "liquider" à trois reprises à Dallas (Etats-Unis) où il s’est exilé en 1995 après avoir obtenu l’asile politique.
Les frères Bourequat avaient été arrêtés le 8 juillet 1973 et détenus dans divers centres de détention avant leur incarcération à Tazmamart en 1981, rejoignant les 57 militaires accusés d’avoir participé aux tentatives de coups d’Etat contre Hassan II en 1971 et 1972.
Ils ont été libérés en 1991. En octobre 2000, Midhat et Bayazid Bourequat se sont rendus au Maroc et ont participé à un "pélerinage" à Tazmamart, organisé par des associations marocaines des droits de l’Homme.
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